Hommage aux deux « aito » anti-nucléaires à la stèle de Paofai

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Publié le 01/07/2017 à 19:52 - Mise à jour le 01/07/2017 à 19:52

Ils étaient dans tous les esprits et au coeur de cette cérémonie… John Doom et Bruno Barillot, décédés il y a quelques mois, ont reçu un hommage des militants anti-nucléaires, et des polynésiens venus nombreux commémorer le premier essai nucléaire à Moruroa, il y a 51 ans.
Un « triste » événement pour Moruroa e tatou et l’association 193. La seconde avait organisé deux jours de marche et plusieurs réunions publiques à la Presqu’île en fin de semaine, pour se faire entendre. Elle réclame toujours un référendum sur le fait nucléaire.

Une messe pour les malades et les défunts a été dite ce dimanche matin à Pamatai. Et c’est donc cette cérémonie à la stèle qui jouxte la place Jacques Chirac, à l’entrée du parc Paofai, qui clôt ces commémorations. 

Des centaines de militants et des particuliers sont venus se recueillir et honorer la mémoire des deux activistes anti-nucléaires qui nous ont quitté en 2017. Une foule venue également montrer qu’elle continue à porter le flambeau de la lutte, et notamment la jeune génération. 

Maxime Chan, président du bureau exécutif de l’association 193 était l’invité du journal télévisé de TNTV ce dimanche. Il y a déclaré ceci : « Je pense que le relais est partiellement passé. De nombreux jeunes nés après le 2 juillet 1966 sont à nos côtés ».  Frère Maxime continue à plaider pour l’organisation d’un référendum sur le fait nucléaire : « Nous avons l’espoir que ce référendum ait lieu. Le chiffre gonfle. Ca montre que c’est le désir de la population. Je peux affirmer que chaque fois que l’on s’adresse à quelqu’un il signe. Il y a peut-être un refus sur cent. Mais toute la classe politique a dit qu’elle était d’accord pour que le référendum soit mis en place. On planche sur la question qui serait posée. Mais le choix est politique et appartient au politique. « 

Parmi la foule, Luc Faatau, ministre de l’Équipement, Oscar Temaru, et Yolande Vernaudon, présente, pour la première fois en tant que déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires : « John Doom et Bruno Barillot ont mené un combat exemplaire avec une tenacité extraordinaire, et ils ont gagné leur combat parce-que le président de la République a reconnu, et c’est un grand pas, que les essais nucléaires avaient eu des conséquences. Maintenant, le combat se poursuit mais sur un autre terrain. Il faut vraiment faire toute la lumière sur l’ensemble de ces conséquences. Il y a les conséquences sanitaires, environnementales, mais aussi sur l’aménagement du territoire, sur l’économie, sur la sociologie… on a encore énormément de travail pour faire face à ce passé, et pour pouvoir aller de l’avant ensuite. »

En début de semaine, lors d’une conférence de presse pour annoncer le programme de ces commémorations, l’association s’interrogeait sur le silence de Yolande Vernaudon, à qui elle reprochait son absence de réponse à un courrier envoyé en mai, et l’absence de rencontres officielle. 
La déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires répond : « J’avais imaginé que j’allais débuter par une réunion du conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires, qui est présidé par le président de la Polynésie… mais les circonstances électorales n’ont pas permis de réunir rapidement ce COSCEN, mais le président le réunira certainement fin juillet. j’ai laissé cela un peu de côté, ce qui a fait que je ne pouvais pas vraiment rentrer en contact avec les associations puisque je rappelle que l’occupe une fonction et pas un mandat. J’attends que le président fixe l’ordre du jour et les questions qui seront débattues. Je me suis attachée à réorganiser notamment des programmes de recherche. J’occupe une fonction, je ne réponds pas directement aux associations, je prépare une réponse à l’arbitrage du président de la Polynésie. Mais nous leur avons répondu! Maxime Chan est passé à plusieurs reprises au bureau à l’improviste, et à chaque fois, nous avons longuement discuté, mais cela ne peut rester que des échanges privés. En fait, ma fonction consiste à préparer les débats, notamment le Coscen, mais pendant le Coscen, moi je me tais… ce sont les élus, dont les membres des associations, qui débattent entre eux. « 

L’association 193 annonce avoir dépassé aujourd’hui les 53 000 signataires à sa pétition… et confirme réception d’une réponse des autorités à son courrier juste après la conférence de presse… 
 

Rédaction web 

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