Hiriata Brotherson, Polynésienne engagée

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Publié le 21/04/2015 à 11:55 - Mise à jour le 21/04/2015 à 11:55

Tu étudies actuellement le droit en Suisse. Pourquoi avoir choisi cette voie ? Pourquoi dans ce pays ?
« Intéressée depuis mon adolescence par les relations internationales, la ville de Genève m’a tout de suite paru être le lieu de prédilection pour poursuivre mes études. Après un an d’études dans cette branche, je décide finalement de me réorienter dans un cursus de droit suisse, avec une spécialisation en droit international. Le droit suisse est unique sur le plan du fédéralisme, de la démocratie directe et également du droit des affaires. De nombreux contrats ont en effet pour for en cas de litige, le Tribunal fédéral de Lausanne ! »

À quel métier te destines-tu ?
« À un compromis entre défenderesse de droits fondamentaux devant des instances internationales et conseillère juridique auprès de la population. Les deux pouvant être compatibles. »

Penses-tu revenir un jour t’installer au fenua ?
« C’est dans cette conviction même que je trouve la force de pouvoir vivre à l’étranger. »

Depuis quand es-tu membre de la ligue ?
« Je suis membre de la ligue depuis novembre 2014. À vrai dire, c’est lorsqu’il y a eu le changement de bureau que j’ai entendu parler de la section polynésienne du WILPF pour la première fois. »

Pour quelles raisons as-tu décidé de t’investir dans ce mouvement ?
« Étant donné la composition du nouveau bureau très dynamique, présidé par l’écrivain Titaua Peu, et les objectifs que se fixe la ligue, je me suis tout de suite déclarée vouloir participer au mouvement. »

Tu n’as pas été trop impressionnée de participer avec autant d’autres femmes, à ce grand événement ?
« L’importante présence féminine ne m’a du tout impressionnée ni gênée. Cependant, c’est ma première participation en tant que membre du WILPF donc je découvre le fonctionnement de cette ONG et de ses sections nationales. »

Quelles relations as-tu pu établir avec les autres participantes ?
« J’ai pu établir de très bonnes relations. De nombreuses collaborations vont avoir lieu avec les sections nationales d’Asie-Pacifique, avec les sections européennes et nord-américaines qui œuvrent contre le nucléaire. »

Quel est le but de la résolution que tu dois présenter concernant le nucléaire ?
« Le WILPF compte parmi ses nombreux objectifs, le désarmement total, pour atteindre la paix.
La Polynésie française a été pendant une trentaine d’années le réceptacle de 193 essais nucléaires.
À ce titre il nous paraissait important de demander le soutien de nos sections sœurs et du WILPF international pour :
1) La reconnaissance du fait nucléaire dans notre pays
2) La mise en place à moyen terme d’un laboratoire international et impartial de recherches sur les conséquences des essais nucléaires
3) À plus ou moins long terme, que soit étudiée la possibilité de déclarer les essais nucléaires comme « crime contre l’humanité » ce qui dépendra donc des recherches et des éléments nouveaux. »

Lors de cet événement, tu dois également présenter une résolution relative à la mise en place d’un programme de formation à l’autonomisation des femmes. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?
Le but est d’ « avoir le soutien de WILPF international mais aussi de ONU-femmes pour mener une mission d’ études ici puis sur la mise en place de niches « vertes » (ex : permettre aux femmes d’avoir un revenu (et donc de devenir autonomes) grâce à des filières de développement réellement durable. »

Propos recueillis par Manon Kemounbaye

Retrouvez notre article précédent sur Hiriata Brotherson et la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté,
en cliquant ICI
 

 

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