A 17 ans, Hinanui Campello a une priorité : son bac de français, qu’elle passera ce lundi. Cette élève de Première S ne veut pas abandonner ses études, mais n’exclut pas de faire du mannequinat en parallèle, « pour les voyages et les rencontres ». C’est aussi l’objectif de Lucie Gonnet, qui termine sa seconde. En revanche, Tizia Barnac se verrait bien mannequin à plein temps… mais elle est également en seconde, et devra donc y réfléchir.
« Quand tu commences, si ça marche, tu ne peux plus retourner à l’école » explique Giorgio Barbieri, le représentant de Brave Model. Mais l’agence propose souvent à ses mannequins de passer le bac avant de commencer à travailler.
« Je pense qu’on va signer un contrat à au moins deux d’entre elles, et pour au moins deux ans » a-t-il annoncé.
Les créateurs tahitiens ont présenté leurs collections, qui mêlent les influences internationales aux matières locales : la perle, la nacre, le monoï ou même le paréo. Ils subliment aussi les savoir-faire polynésiens, comme le tressage végétal ou l’art du tapa.
« Le tapa était un symbole de la royauté, et pourtant on a du mal à l’intégrer dans la mode, donc mon idée, c’est de le rendre glamour, sexy, avec des coupes modernes comme le tailleur ou la robe droite » a expliqué Soumia Handachy, une styliste locale qui présentait sa collection.
Nicole Miller, créatrice de la marque éponyme, était l’invitée d’honneur de la Tahiti Fashion Week. Elle qui habille régulièrement Angelina Jolie ou Beyoncé n’a pas hésité à présenter ses créations aux antipodes des capitales de la mode. « Il faut voyager, aller vers les autres pour se renouveler, et la mode d’ici mérite de s’exporter, il y a de vraies idées » a-t-elle estimé.
Des stylistes tahitiens commencent à percer à l’étranger, comme Raimana Cowan à New York ou Karl Wan à Paris.
« On est des incubateurs de mode : la Tahiti Fashion Week inspire les créateurs et les distributeurs de vêtements, c’est un avant-goût de ce qu’on va voir dans six mois à Tahiti » analyse Agnès Genefort, l’une des organisatrices de ce temps fort de la mode polynésienne. Trente-neuf créateurs ont présenté leur travail lors de trois soirées cette semaine.
Texte et photos : Mike Leyral