Heimata Tang : « la femme polynésienne a fait du chemin, je pense qu’elle n’a pas fini »

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Publié le 07/03/2016 à 15:53 - Mise à jour le 07/03/2016 à 15:53

La femme polynésienne a-t-elle fait beaucoup de chemin par rapport à la génération précédente ? 
« Je pense que la femme polynésienne aujourd’hui occupe de plus en plus de place dans tous les domaines que ce soit au niveau économique, au niveau social, au niveau politique. Oui, elle a fait du chemin et je pense qu’elle n’a pas fini de parcourir cette route. »

On parle souvent de parité. Mais la parité est-elle partout en Polynésie ? Vous parlez notamment du milieu politique. Par rapport à d’autres pays, comment on se situe ? On a deux femmes seulement au gouvernement par exemple.
« Après on n’est pas les pires élèves. C’est-à-dire qu’il y en a qui n’en ont aucune. Aujourd’hui à l’assemblée, on a quand même la parité à 50-50. On a même beaucoup plus de femmes représentantes à l’assemblée aujourd’hui. Dans certains autres pays du Pacifique on a encore moins de femmes, parfois 1 ou 2 représentantes féminines dans certaines assemblées de la région Pacifique. »

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Et dans le monde de la grande entreprise ?
« Dans le monde de la grande entreprise, je dirais qu’il y a de plus en plus de femmes qui essaient de se lancer. On l’a vu au dernier forum de l’emploi où on a finalement beaucoup de femmes entrepreneur. »

Quels sont les grands chantiers qui restent à accomplir ?
« Au niveau du droit, il y a l’égalité des droits. Dans leur application, c’est plus un changement des mentalités. Par exemple, au niveau des partages des tâches, de l’éducation à la maison. Je pense que c’est plus à ce niveau-là qu’il y a du travail à faire pour qu’il y ait une parité plus complète dans les domaines où la loi ne s’impose pas. On ne va pas créer une loi pour obliger les maris à faire le ménage à 50% avec les femmes. »

Alexandra David privilégie la prévention auprès des jeunes. C’est aussi votre politique ?
« Oui je pense que c’est une politique qui est menée par l’ensemble du gouvernement aujourd’hui où on se rend bien compte que pour éviter d’avoir à agir sur l’urgence, il faut faire beaucoup de prévention. »

Alors comment est-ce qu’on s’y prend ?
« La prévention c’est difficile dans le sens où on n’a pas des résultats immédiats. Ce n’est pas en faisant une action là maintenant qu’on a tout de suite des bénéfices le lendemain. En prévention, on part sur 5, 10 ans. On essaie de changer des comportements, des mentalités, des habitudes qui ont été prises depuis de nombreuses années. Là, ça prendra autant de temps si ce n’est plus pour les changer. »

Les visuels de communication sur vos événements sont roses. Ils rappellent que la femme doit être reconnaissante de ses droits, qu’elle doit se sentir reconnue par les hommes. Est-ce vraiment une manière de marquer l’émancipation de la femme ?
« Les années précédentes, on a voulu cibler une problématique en particulier (…) Et on s’est rendu compte en préparant cette journée que finalement les femmes n’ont pas besoin d’avoir une problématique en particulier pour se sentir fédérées (…) et qu’autour de nous on avait de nombreuses femmes pas forcément connues ou reconnues dans le milieu public et qui accomplissaient des choses extraordinaires d’un point de vue familial. TNTV a été partenaire avec nous sur des portraits qui ont été réalisés et qui sont diffusés toute cette semaine, où on a des pères, des frères, des enfants, petit-enfants, qui parlent de ces femmes qu’on ne connaît pas. Et on a délibérément voulu que les portraits soient anonymes justement pour que chaque femme puisse se reconnaître. »

 

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