Heifara Swartvagher : portrait d’un vigneron tahitien en métropole

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Publié le 28/09/2018 à 14:44 - Mise à jour le 28/09/2018 à 14:44

C’est après une carrière dans l’éducation que Heifara Swartvagher a décidé de reprendre en 2005 l’exploitation de 46 hectares de son beau-père. « Le vin était dans mes racines, dans mes gènes. Et après avoir eu des enfants, on cherchait une nouvelle qualité de vie. Alors, avec Heifara, on a décidé de se lancer dans l’aventure du vin » explique sa femme Anne, gérante du château Sain-Sernin, à Parnac en France.

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Né à Taravao il y a 50 ans, Heifara a découvert la région du Lot à l’adolescence. Et depuis, il n’a de cesse de mêler la culture du Sud-Ouest avec celle du fenua : « Ce qu’on n’imagine pas, c’est que dans notre petit village de Cahors, on vit exactement comme à Tahiti. Chaque année, pour mon anniversaire, on fait un grand ahima’a, on est 80 personnes. On trouve des uru, des taro… On met le petit cochon sous la terre… Et avec notre métier, on est toujours dehors comme à Tahiti. Même s’il est vrai que l’hiver, on est plus avec des pulls ! »

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Le Tahitien, qui en est à sa 17ème vendange cette année, a obtenu de nombreuses médailles, notamment grâce aux conseils d’un œnologue, Eric Filipiak.  Une reconnaissance qui permet aujourd’hui à Heifara de vendre un tiers de ses 250 000 bouteilles en Asie et aux États-Unis.
Et avec une cuvée baptisée Mana, le pari de créer une étiquette à l’accent polynésien sur une bouteille de vin de Cahors s’est avéré gagnant : « Cela fait de la promotion à l’étranger pour notre culture, et je trouve ça génial » déclare Heifara.

Prochaine étape pour le vigneron : exporter plus que les 1 000 bouteilles qu’il envoie chaque année à Tahiti. Heifara espère également revenir au fenua en 2019, après ses 18e vendanges.
 

Rédaction web avec Eric Dupuy et Vincent Oosterhof

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