Hausse du prix du carburant : la desserte maritime Tahiti – Moorea menacée

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Chaque année, près de 4 millions de passagers empruntent l’Aremiti ou le Terevau pour se rendre à Moorea. Des rotations dont les coûts ont explosé avec l’augmentation du prix de l’essence. Les compagnies maritimes ne parviennent donc plus à maintenir leur prix et envisagent de suspendre une partie des rotations, voire même… de stopper l’intégralité des navettes.

Publié le 02/11/2022 à 7:43 - Mise à jour le 02/11/2022 à 11:03

Chaque année, près de 4 millions de passagers empruntent l’Aremiti ou le Terevau pour se rendre à Moorea. Des rotations dont les coûts ont explosé avec l’augmentation du prix de l’essence. Les compagnies maritimes ne parviennent donc plus à maintenir leur prix et envisagent de suspendre une partie des rotations, voire même… de stopper l’intégralité des navettes.


Comme chaque jour, et encore plus pendant les vacances scolaires, des milliers de passagers se rendent à la gare maritime de Papeete pour embarquer dans les navettes à destination de l’île sœur. Mais avec une dizaine de rotations quotidiennes chacune, elles ne parviennent plus à faire face à l’augmentation du prix de l’énergie : 40 Fcfp par litre depuis le début de l’année 2022. Ce qui représente une charge mensuelle supplémentaire de 20 millions de Fcfp, pour Aremiti.

« Cela fait quelques mois que l’on navigue à perte déjà, depuis que le tarif du gasoil est passé à 106 Fcfp par litre sur Moorea. C’est une situation qui n’est plus tenable. Donc on va demander audience au président. A priori, on est tous dans la même situation, avec les autres compagnies. (…) On a eu plusieurs échanges avec les représentants du pays. On nous a promis des choses et on espérait, au dernier conseil des ministres, que soit actée une baissé des tarifs du gasoil pour les navettes déservant Moorea, mais malheureusement, ça n’a pas été le cas. C’est uniquement le cas pour les Raromatai. Donc on bénéficie d’une baisse, heureusement, pour l’Apetahi Express, donc on va voir si on peut repasser à 3 rotations par semaine » déplore Samuel Matton, directeur commercial du groupe Degage.

L’un des scenarios envisagés par deux des trois transporteurs maritimes : répercuter ce coût supplémentaire sur le consommateur, après une première hausse des prix. L’aller-retour pourrait coûter 25% de plus : « Si on obtient aucune aide du pays, on pourrait envisager de passer à 3 500 Fcfp l’aller-retour en tarif normal, au lieu des 2 680 Fcfp actuellement. Les augmentations de tarifs que nous avons faites ne suffisent pas à combler les déficits, et à couvrir les charges que nous avons.,(…) Le tourisme est à son apogée, y compris sur Moorea qui est en plein développement, et grâce aux navettes maritimes. Et ça serait dommage qu’on dégrade le service -c’est-à-dire réduire le nombre de rotations, ou qu’on fasse machine arrière. Moorea serait pénalisée ».

Samuel Matton, directeur commercial du groupe Degage :


Même discours du côté de la société Terevau, qui multiplie les rencontres avec Aremiti. Sa gérante, Heifara Faura, assure tout faire pour préserver ses clients et maintenir les emplois, mais elle ne parvient plus à faire face à ses charges.

Vaeara’i, le troisième transporteur, pourrait, lui, bénéficier des mêmes aides que les armateurs des îles, en raison du changement de statut de son navire.

Faute de dialogue, les deux autres exploitants envisagent de laisser les bateaux à quais.

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