Harcèlement à l’école : « bien souvent on a honte ou peur d’en parler »

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C’est un phénomène présent dans tous les collèges, lycées et écoles… mais dont on ne parle pas, bien souvent par honte, par peur des représailles ou de ne pas être pris au sérieux. C’est aujourd’hui la journée de lutte contre le harcèlement à l’école. Une violence qui n’est pas toujours physique… mais qui peut laisser des traces. Il y a quelques semaines, une maman d’élève s’est exprimée publiquement sur le harcèlement de son enfant à l’école… Poerava souhaite sensibiliser les parents, ouvrir le dialogue dans les foyers, et inciter les victimes à réagir

Publié le 07/11/2019 à 23:03 - Mise à jour le 12/11/2019 à 9:07

C’est un phénomène présent dans tous les collèges, lycées et écoles… mais dont on ne parle pas, bien souvent par honte, par peur des représailles ou de ne pas être pris au sérieux. C’est aujourd’hui la journée de lutte contre le harcèlement à l’école. Une violence qui n’est pas toujours physique… mais qui peut laisser des traces. Il y a quelques semaines, une maman d’élève s’est exprimée publiquement sur le harcèlement de son enfant à l’école… Poerava souhaite sensibiliser les parents, ouvrir le dialogue dans les foyers, et inciter les victimes à réagir

Poerava et sa famille font face, depuis plusieurs années, à des actes de harcèlement scolaire. La fille de Poerava a été plusieurs fois prise à partie. Aujourd’hui, elle brise le silence autour de ce phénomène qui touche tous les établissements scolaires. Mais dont les familles ne parlent pas publiquement.

Si je souhaite en parler aujourd’hui, c’est parce-que c’est une réalité.

« Il y a beaucoup d’enfants qui se sentent menacés à l’école. Ma fille, c’est depuis qu’elle est entrée au collège qu’elle se fait harceler verbalement. Ce sont des regards méchants, des soupirs dédaigneux, des rires moqueurs… Ce ne sont pas des choses que l’on peut mesurer, ça n’est pas quantifiable. C’est une douleur de l’esprit et de l’âme. Beaucoup d’enfants ne réagissent pas, ils n’osent pas en parler avec leurs parents, non pas parce-que les parents ne les écouteront pas, mais ils ont bien souvent honte. Ils ont peur des représailles, aussi, au sein même de l’école. Ou qu’on ne les prenne pas au sérieux, qu’on ne les écoute pas ».

Avec le recul, cette maman a cherché des moyens d’aider sa fille. « Je recommande de constamment parler avec son enfant. Moi, c’est ce que je fais tous les jours. En règle général, ma fille me dit qu’il n’y a pas de soucis. Mais parfois elle me dit que ça ne va pas. A force de dialoguer, elle s’est confiée. Elle dit que ce n’est pas grave mais je sais qu’elle est blessée, et puis que c’est un phénomène qui commence par des petites choses, puis on finit par en venir aux mains ».

Poerava ne souhaite pas se victimiser ni diaboliser les agresseurs. Elle propose des solutions pour que chacun puisse agir contre le harcèlement à son niveau : « C’est une question d’éducation. C’est rappeler sans cesse les règles de vie en société, les règles de vie en communauté, pour que tout le monde puisse s’entendre dans ce monde (…) Le personnel d’éducation fait de son mieux, je le sais, mais très peu d’enfants en parlent, et très peu de parents sont au courant de ce qu’il se passe pour leur enfant. Tout simplement parce-que le harcèlement moral est difficile à traiter.

Je voudrais que les enfants sachent que le cas de ma fille n’est pas isolé.

« Si vous vous sentez menacé, ou isolé, ou intimidé d’une quelconque façon : il ne faut pas hésiter à en parler. Il y a des associations de parents d’élèves, il y a des adultes qui se sentent concernés. Il ne faut jamais hésiter et ne pas se replier sur soi. La victime n’est pas fautive »

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