« C’est très dur physiquement, surtout dans mes déplacements, et pour me rendre en centre-ville : je suis obligé de louer un véhicule. Cela me coûte 3000 francs l’aller-retour, je limite ce genre de sortie à une fois dans le mois », explique cet usager.
Avec une santé fragile, Nicolas n’a pas toute l’assistance ou un moyen de transport pour faciliter ses déplacements.
Plus tôt dans la matinée, il a rejoint la mairie de Punaauia poussé par un membre de sa famille : trois kilomètres aller-retour.
« Les longues distances me fatiguent énormément, cela m’essouffle », explique-t-il.
Au centre de ville de Papeete, les déplacements restent encore compliqués pour une personne qui a perdu l’usage de ses jambes. Une brève démonstration suffit pour comprendre que même sur les trottoirs rénovés : il demeure difficile de circuler en fauteuil roulant. « On ne peut pas faire plus de 10/15 mètres d’affilée sans rencontrer une difficulté, et quand on rencontre un accès d’un bord, il est souvent mal fait. On est obligé de demander de l’aide aux passants. En face, on se retrouve avec un trottoir, on est alors obligés de faire demi-tour et circuler sur la route », décrit Michel Gay.
Le transport collectif n’est pas non plus adapté. Sur l’ensemble du réseau urbain, seul 3 bus disposent d’une rampe d’accès et d’un espace réservé. Seulement, faute d’utilisation régulière, nous avons appris que les mécanismes étaient grippés. Toutefois, la situation devrait s’améliorer des 2019 avec la nouvelle délégation de service public. 20 bus dit « low entry » devraient entrer en circulation.
Le tableau n’est pas totalement noir ! Mahina est la 1ere commune à avoir adopté depuis 2013 une charte ville handicap. Le site touristique de la pointe vénus a été réaménagé pour faciliter l’accès aux PMR.
« A partir du phare, à l’entrée de la route, un circuit a été mis en place de façon à permettre à toute personne porteuse de handicap de circuler », indique Marie-Pauline Cojan, 1ère adjointe au maire de Mahina.
Un cheminement a aussi été tracé pour accéder au quai et pouvoir embarquer sur un bateau. La mairie s’est également équipée d’un tiralo : un fauteuil amphibie qui permet à toute personne handicapée de goûter au plaisir de la mer en toute sécurité. L’équipement et le tapis de mise à l’eau sont à la disposition des associations.
Le stade de la commune est lui aussi doté d’une rampe d’accès pour les supporters en fauteuil. Il s’agit du seul stade ainsi pourvu.
En Polynésie, plus de 5000 personnes sont en situation de handicap moteur. Cela représente près de 1% de la population. Ces statistiques ne comptabilisent pas les touristes en situation de handicap. Des agences de voyages sollicitent régulièrement la fédération Te niu o te huma pour savoir si la destination Polynésie est suffisamment accessible pour les PMR.