Grève générale : « j’ai le sentiment d’un grand gâchis et d’une duperie » déclare Edouard Fritch

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La grève générale est effective : syndicats de salariés et membres du gouvernement se sont séparés dans la nuit de mardi à mercredi sans signer de protocole d'accord. Edouard Fritch et son gouvernement ont tenu à s'exprimer publiquement au lendemain de l'échec des négociations.

Publié le 24/11/2021 à 10:50 - Mise à jour le 24/11/2021 à 14:16

La grève générale est effective : syndicats de salariés et membres du gouvernement se sont séparés dans la nuit de mardi à mercredi sans signer de protocole d'accord. Edouard Fritch et son gouvernement ont tenu à s'exprimer publiquement au lendemain de l'échec des négociations.

« Ils ne nous ont même pas dit bonsoir, ils se sont levés, ils se sont cassés », a déclaré le président du Pays Edouard Fritch. Pas de nouvelles négociations prévues entre les syndicats et le gouvernement après l’échec de mardi soir.

Le gouvernement a voulu ce mercredi « rétablir la vérité » sur les discussions avec les syndicats. « Nous avons été trompé. Personne au sein de cette délégation syndicale ne voulait en fait éviter cette grève (…) ils savaient déjà qu’ils ne signeraient rien. C’est une tromperie et je pèse mes mots, car les enjeux sont considérables » a estimé Edouard Fritch.

Pour le ministre de l’Economie Yvonnick Raffin, « c’était une discussion unilatérale. Une négociation se fait à deux et nous n’avons pas eu l’impression d’avoir un partenaire en face mais plutôt des syndicats qui voulaient en découdre. »

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les syndicats contestent notamment la réforme de la gouvernance de la CPS. Si le gouvernement assure avoir fait des propositions concernant toutes les autres revendications, sur ce point, le Pays a tenu a rester sur sa position. Le gouvernement souhaite réduire le conseil d’administration à 15 membres contre 28 aujourd’hui. « Le gouvernement ne peut pas être relégué simplement au rang d’employeur [à la gouvernance de la CPS, NDLR] » puisque le Pays injecte aussi de l’argent explique le ministre de l’Economie.

Lire aussi : Échec des négociations, premier jour de grève générale

« Aujourd’hui la CPS connait de très grosses difficultés. Il faut savoir que derrière, les déséquilibres vont continuer (…) On ne trouvera pas de quoi soutenir la CPS (…) d’où la proposition de la TVA sociale, a expliqué de son côté Edouard Fritch. Il y a un vrai problème de gestion financière de la CPS. (…) Nous ne demandons pas de contrôler [la CPS, NDLR] mais nous demandons d’être au moins présents au même titre que les autres. Il faut rétablir un certain équilibre au sein de la gouvernance de la CPS. (…) Je crois qu’il faut que nous nous battions pour assurer une présence du Pays.« 

En ce qui concerne l’obligation vaccinale, autre point majeur de cette grève, « nous avons accepté hier soir de ramener à 50% la sanction soit 80 000 Fcfp », a souligné Edouard Fritch. Une proposition rejetée par les syndicats et qui ne sera donc pas appliquée…

La sanction pour les personnes qui ne se soumettraient pas à la loi sur l’obligation vaccinale, ne devrait être appliquée qu’en « janvier » selon le président du Pays pour qui « l’idée n’est pas d’aller sanctionner les gens, l’idée est de les appeler à leur discernement ». Edouard Fritch dit vouloir « privilégier les solutions alternatives (…) J’ai écrit que j’étais prêt à reconsidérer cette loi voire à la retirer [selon l’évolution de la crise , NDLR] (…) J’ai écrit dans la loi que le refus de se faire vacciner n’est pas un motif de licenciement comme en métropole. »

La grève générale qui a démarré ce mercredi est en tout cas « de trop » pour Edouard Fritch. » C’est un luxe qu’on ne peut pas se permettre. Chacun assumera ses responsabilités. Nous avons pris les nôtres. » Une issue semble pour l’instant impossible.

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