Gilles Bonvarlet : « il faut relancer le marché automobile »

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Publié le 18/05/2015 à 13:28 - Mise à jour le 18/05/2015 à 13:28

Pour l’année 2013, l’Institut d’émission d’outre-mer note un recul du commerce automobile. Où en est le secteur aujourd’hui ? 
« Le marché automobile est toujours en chute et ce depuis maintenant 6 ans. Nous notons même une nouvelle dégradation importante des chiffres à fin mars 2015 car les immatriculations sont en recul de 11%. Il a chuté au total de 50% ! »

Le climat économique actuel permet-il à une entreprise comme la votre de créer des emplois ? 
« Dans ce climat économique très difficile, nous nous efforçons tout de même d’intégrer des jeunes dans notre structure, soit sous forme de stage ou de CDD, soit à l’aide de contrats spécifiques. Cette intégration est pour nous primordiale afin de remplir notre rôle social. Toutefois, nous ne pouvons absolument pas leur garantir un CDI à l’échéance…Cela est possible seulement en cas de départ d’un de nos salariés afin de le remplacer. »

En quoi le gouvernement pourrait-il aider une entreprise comme la votre à se développer ?
« Il faut relancer le marché automobile. Dans la passé, nous avons constaté qu’une prime à la casse pouvait générer un millier de ventes de véhicules supplémentaires. Ce type d’action permettrait de créer au moins des emplois en CDD pour une période d’un an. En espérant qu’à l’issue de cette action, la croissance soit de retour afin de transformer ces contrats en CDI. » 

Quelles idées aimeriez-vous soumettre au gouvernement pour relancer l’économie du Pays ?
« Mettre en place une prime à la casse ou réviser le montant des taxes à l’importation. Ne pas hésiter à associer les banques à ces projets, comme cela a été fait pour l’immobilier. »

Avec la crise et le manque d’emplois, de plus en plus de personnes décident de créer leur propre entreprise. Pensez-vous qu’il s’agisse d’une solution ? 
« Selon moi ce n’est pas viable, à moins de se lancer sur un secteur novateur. Pour les secteurs connus, nous nous apercevons vite que la concurrence est très virulente et importante, et que très souvent l’étude pré-création est négligée ! Ce qui a pour conséquence de très rapidement mettre en difficulté l’entrepreneur. Souvent, les personnes volontaires doivent faire face à des charges ou situations qu’ils n’avaient pas appréhendés, ce qui met rapidement l’entreprise en difficulté voire en situation d’échec. Ce n’est pas si facile de créer une entreprise, il faut posséder et maîtriser un grand nombre de compétences. »

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs ? 
« De ne pas négliger l’étude préalable, ne pas imaginer que ce sera facile et enfin de faire preuve de beaucoup de courage et pugnacité mais aussi d’objectivité. »

Conseilleriez-vous aux étrangers d’investir en Polynésie ? 
« Oui, dans des domaines porteurs dans lesquels ils pourraient apporter un savoir-faire ou un investissement financier ou logistique que nous ne possédons pas toujours. »

Quels secteurs méritent selon vous d’être développés au fenua ? 
« L’automobile bien sûr mais surtout le tourisme. Ce que nous savons faire et pouvons faire !
A partir du moment où le tourisme sera développé, il engendra de nombreux emplois parallèles et permettra de générer de la croissance et ainsi permettre aux consommateurs de gagner de l’argent pour le dépenser. Nous créerons donc le cycle de l’économiste Keynes qui permettra à toutes et tous, entreprise et consommateur de revivre ! »

Propos recueillis par Manon Kemounbaye

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