Gare aux plantes envahissantes

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Publié le 26/05/2015 à 13:35 - Mise à jour le 26/05/2015 à 13:35

Le ‘ahia jaune ou pomme tahitienne, les framboises sauvages ou bien encore les pistaches … Autant de fruits, que nous aimons consommer depuis des années. Mais le ministère de l’Environnement a classé ces plantes envahissantes. La réglementation exige de ne pas en cultiver.

Les Floralies débutent demain jeudi. Yvette Temauri, présidente de la chambre de l’agriculture faisait mardi sa tournée des stands. Elle s’assurait qu’aucune plante envahissante ne puisse être vendue sur le site. « Ce n’est pas de notre faute s’il y en a dans les vallées. Nous, on plante dans les pots. Et elles ne vont pas grandir. Par exemple, il y a une plante qui me pose problème. Les mamans en cultivent déjà depuis longtemps. Elles ont fait en sorte d’améliorer ces plantes. Et aujourd’hui, on ne nous dit même pas que c’est interdit : on nous met au tribunal », explique-t-elle. 

Marie, horticultrice, a été contrôlée l’an dernier. Selon elle, les plants de lantanas qu’elle vendait ne présentent aucun danger pour la flore de Polynésie : ils sont sans épines, et leurs graines seraient stériles. « Ça ne pousse pas. On nous dit de ne pas cultiver ces plantes alors qu’au bord de la route le Pays en plante. Alors là on ne comprend pas. On nous interdit et en plus on a une sacrée amende : 1 million de Fcfp », explique Marie. 

De l’avis des spécialistes, les horticulteurs prennent des risques en cultivant ces plantes. « Généralement elles poussent très vite, résistent aux insectes introduits, ne sont pas mangées par les chèvres, les fruits sont mangés par les oiseaux frugivores et peuvent se retrouver facilement en montagne. Ces plantes présentent une menace. Si on les plante dans son jardin, peut-être qu’un oiseau va venir manger la graine, la semer en montagne, et cela va être envahissant pour le milieu naturel », explique Jean-François Butaud, botaniste. Il reconnaît qu’il est possible que les horticulteurs aient pu mettre au point des variétés sans danger pour la faune et la flore du fenua. Mais pour ne prendre aucun risque, il préconise de les faire analyser par le ministère de l’Environnement. 

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