Forum des îles du Pacifique : le paradoxe de l’économie papoue

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Publié le 05/09/2015 à 8:13 - Mise à jour le 05/09/2015 à 8:13

Une population pauvre malgré d’immenses richesses sous le sol ou dans la mer… C’est tout le paradoxe de l’économie papoue. En cause, pour les habitants les plus modestes, la corruption, ou l’incapacité du gouvernement à redistribuer les trésors naturels du pays. « Les richesses naturelles, on ne les voit pas !… Tous les bénéfices partent ailleurs : c’est le gouvernement qui contrôle ces choses-là, dans notre pays », témoigne Hilda Wallames, employée dans une laverie. 

La Papouasie dispose d’importantes réserves de gaz, de pétrole, et même de mines d’or et de cuivre. Mais elles sont peu ou mal exploitées, et l’argent a tendance à s’évaporer. Premières victimes de cette économie volatile : les jeunes. « L’un des problèmes principaux, ici, c’est le chômage. J’aimerais créer mon entreprise, pour pouvoir donner du travail aux habitants de
Papouasie, pour pouvoir aider mon pays »,
explique Sione Atahu, étudiant en commerce international. 
« Ils ne regardent pas le talent, ou ce que notre peuple peut leur offrir, ils ne regardent que les diplômes et l’expérience, c’est tout…
Parce que les Européens viennent ici, ils prennent les places… parce que la plupart des habitants d’ici ne réagissent pas… et restent à la maison. Et partout où vous irez, vous verrez que les postes sont occupés par des gens venus d’ailleurs »,
déclare Dorothy Nallan, 25 ans, sans emploi. 

Huit personnes sur dix vivent de l’agriculture. Pour les employés, le salaire minimum, c’est 140 Fcfp de l’heure. Les autres se
débrouillent tant bien que mal, en vendant ce qu’ils peuvent dans l’un des marchés de Port Moresby. « On est très nombreux à vivre dans des familles pauvres ici. On se bat pour trouver de l’argent. C’est une lutte constante, pour l’argent, pour trouver un emploi, pour rester en vie. On fait ce qu’on peut pour avoir au moins un peu d’argent dans la poche. Et pouvoir continuer à vivre ensemble, en famille », raconte  Rose Gbola, 27 ans, sans emploi.

La plupart des habitants ne savent pas que 16 chefs d’État d’Océanie vont bientôt arriver, pour le Forum des Îles du Pacifique. Ils pensent d’abord à manger, par exemple en ramassant de vieilles planches sur la route, pour les vendre ou les troquer un peu plus loin.

(Mike Leyral / Brandy Tevero)

Retrouvez le reportage dans votre journal du 6 septembre, sur TNTV. 

 

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