Dans la forêt tropicale, des troupes progressent discrètement, sur un terrain glissant. Les soldats avancent, déterminés à sécuriser les lieux et reprendre le contrôle du belvédère. Le site est occupé par une milice ennemie. Le décor est planté. « On s’entraîne à des missions dites de crise ou d’un peu plus haute intensité parce que ce sont les missions les plus exigeantes à maîtriser, explique le colonel Loïc Wierzbinski, chef de corps du Rimap-p. C’est l’occasion de tester les limites des soldats dans un environnement assez exigeant et difficile à traverser. Sur le terrain, on aura toujours des surprises et on sera toujours amenés à se réorganiser. On l’a vu sur l’assaut : l’ennemi était très bien organisé donc il nous a pris à partie plus tôt que ce qu’on espérait. On a vu qu’ils ont réagi assez rapidement et qu’ils ont réussi à s’emparer de la position sans problème, mais en se réorganisant. »
L’entrainement se rapproche des missions des soldats en opération. Des blessés fictifs sont touchés. Des unités du 1er régiment des Spahis de Valence découvrent un environnement qui limite les manœuvres. Le mini drone de reconnaissance s’avère utile pour avoir du renseignement avant la prise de décision. « Avant même d’avoir vue sur l’ennemi, grâce à cette capacité drone », le capitaine Maxime, commandant d’unité savait « qu’il y avait déjà 4 personnels sur zone ce qui permet déjà de connaitre un peu le volume ennemi. Suite à l’assaut, on a décelé trois personnes en plus qui étaient cachées du drone. C’est pour cela qu’on a toujours besoin d’hommes sur le terrain également. »

La transmission d’informations est primordiale. Dans les vallées et les montagnes de Moorea, il faut s’assurer que les communications soient bien établies et transmises. C’est le travail du sergent Eve, opérateur radio : « Pour les moyens radio, on a certaines zones qui passent mieux que d’autres donc là aussi le rôle des radios ça va être de faire en sorte de pouvoir établir une communication même si à la base, elles ne passaient pas. »
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Au centre des opérations, les manœuvres sont suivies en temps réel. Pendant plusieurs jours, les militaires du rimapp et les unités en mission de courte durée travaillent ensemble pour maintenir des acquis et se faire confiance. Marurai fait partie des réservistes polynésiens sont engagés dans cet exercice : « Je connais le temps. Je peux les orienter parce qu’il y a des moments où c’est glissant, il pleut, comment se camoufler, comment se poster et faire attention quand on avance. »
Cet exercice grandeur nature permet de tester sur plusieurs jours les capacités de déploiement des forces armées. En cas de catastrophe naturelle, des moyens similaires seraient déployés pour porter secours à la population.