Faire face au suicide et aux questions restées sans réponses

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Publié le 09/09/2017 à 13:30 - Mise à jour le 09/09/2017 à 13:30

Le bonheur, disait Victor Hugo, est parfois caché dans l’inconnu. Si pour certains, il peut couler de source, pour d’autres, dans certains moments de leur vie, il semble inaccessible. « Personne ne me connaît vraiment. Il y a des masques que j’enfile suivant les circonstances et c’est pour cela, quand cela a éclaté, puisque je ne pouvais plus contenir cette souffrance, qu’il n’y avait personne autour de moi. Sauf les médecins. Et c’est ce qui fait mal, puisque c’est dans ces moments difficiles que l’on aimerait avoir du soutien », témoigne Marie-Laure au bord des larmes.

Comme elle, beaucoup de personnes vivent une détresse psychologique et affective. Les chiffres sont là pour le prouver. On recense une tentative de suicide par jour en Polynésie. Des jeunes pour la plupart. Le suicide est la première cause de mortalité chez les moins de 30 ans, devant les accidents de la route.

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Pour Fabienne Bernis,  psychologue, cela s’explique par le fait que « Ils viennent de se séparer, ils éprouvent une forte douleur, et ils pensent que cela va s’arrêter là. Que la vie va s’arrêter là. Et c’est pour cela que c’est très important d’entamer le dialogue. De l’ouvrir. »

Et chaque suicide laisse évidemment  derrière lui des proches dévastés. A la culpabilité se mêle l’incompréhension et parfois la rancune. « Mon premier mari s’est pendu en 2002, et cela sans aucun signe avant-coureur de dépression ou quoique ce soit. C’est terrible pour la famille puisque l’on prend cela pour de la lâcheté, et après on culpabilise. On se demande ce qu’on a pas fait, ce qu’on a pas vu, ce que l’on a dit, ce que l’on a pas dit. » , raconte une femme.

« La personne peut être très dynamique, très bien aux yeux de tous, et puis chez elle, très très mal. Du coup les proches se demandent, ce qu’ils auraient pu faire, ou ce qu’ils ont fait pour que cela arrive. Ils se sentent coupables. C’est pour cela qu’il faut être épaulé dans ces moments-là, et après le deuil. », estime la psychologue.

Pour venir en aide aux personnes en détresses et à leurs familles, l’association SOS suicide a ouvert en 2006 une ligne téléphonique, le 444 767, disponible 24 heures sur 24. Ce matin, a l’occasion de la journée internationale de prévention contre le suicide, près de 200 cyclistes ont participé à un tour de l’île pour financer ce dispositif. La ligne d’urgence reçoit plus de 650 appels par an. Grace aux cyclistes, elle pourra continuer encore longtemps à porter assistance aux personnes désespérées.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis

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