Étude des mobilités : le retour au fenua des natifs en hausse

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Publié le 26/03/2019 à 16:19 - Mise à jour le 26/03/2019 à 16:19

Le thème sur les mobilités résidentielles en Polynésie n’avait encore jamais été abordé par l’Institut de la Statistique en Polynésie française  (ISPF). Premier constat de cette étude : plus d’un Polynésien sur 4 a changé de domicile entre 2012 et 2017, un chiffre plus important qu’à l’échelle nationale, mais qui est en légère baisse par rapport à la période 2007-2012.

« On peut faire l’hypothèse que la mobilité est plus faible à cause de la crise qui se résorbe aujourd’hui. La crise qui dure depuis 2008 et qui était particulièrement forte et qui a conduit beaucoup de personnes à ne pas trouver d’emploi et à se déplacer beaucoup pour en chercher un » explique Celio Sierra-Paycha, maître de conférences et chercheur associé à l’INED et co-auteur de l’étude.

> Plus de personnes qui quittent la Polynésie que de nouveaux arrivants

Autre enseignement de cette étude : le solde migratoire et toujours déficitaire. Il y a donc plus de personnes qui quittent la Polynésie que de nouveaux arrivants. Mais 15% des immigrants arrivés depuis 2012 au fenua sont des natifs de Polynésie. Cela signifie que 1 600 personnes, essentiellement des jeunes, sont revenus au Pays. Et l’ISPF constate qu’ils s’intègrent mieux sur le marché du travail que ceux qui ne sont pas partis. 

« Déjà, la mobilité internationale sélectionne les individus les plus aisés socialement, ceux qui ont le plus de réseaux, ceux qui ont les meilleurs diplômes. Et en retour, la mobilité internationale sert en tant qu’expérience qualifiante en tant que formation à l’étranger, en tant qu’expérience professionnelle à l’étranger. Elle sert, quand on revient sur place, sur le marché du travail, pour trouver un meilleur emploi » précise Celio Sierra-Paycha.

>>> Lire aussi : Recensement de la population : un jeune sur dix quitte le Pays

Pour le directeur de l’ISPF, Fabien Breuilh, cette donnée pourrait aussi signifier que les formations et enseignements dispensés au fenua ne sont pas en adéquations avec les besoins des entreprises locales : « Cela peut permettre à l’université d’orienter sa stratégie et de se remettre en question sur certaines orientations pour permettre aux jeunes de rentrer justement plus facilement sur le marché du travail ».

Pour finir, les archipels des Tuamotu-Gambier et des Australes enregistrent plus d’arrivées que de départs. Ce qui n’est en revanche plus le cas aujourd’hui pour les Marquises.
 

Télécharger l’étude :

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas et Davidson Bennett

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