Envol des prix de l’immobilier : la Fape donne l’alerte

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Des projets immobiliers oui, mais pas au détriment de la population. C’est le message de la Fape aux pouvoirs publics. Dans un courrier envoyé mercredi, la fédération alerte sur ces grands projets luxueux qui gagnent du terrain sur des espaces naturels sans répondre aux besoins de logement des classes moyennes et des familles modestes. Des projets qui inquiètent particulièrement les communautés de Moorea.

Publié le 18/09/2021 à 11:27 - Mise à jour le 22/12/2021 à 9:44

Des projets immobiliers oui, mais pas au détriment de la population. C’est le message de la Fape aux pouvoirs publics. Dans un courrier envoyé mercredi, la fédération alerte sur ces grands projets luxueux qui gagnent du terrain sur des espaces naturels sans répondre aux besoins de logement des classes moyennes et des familles modestes. Des projets qui inquiètent particulièrement les communautés de Moorea.


30 à 40 millions de Fcfp le F2 entre Punaauia et Mahina : voilà qui commence à faire cher le mètre carré. Et pour se loger décemment en dessous de 30 millions de Fcfp, il faut aller très loin du centre-ville… voire dans les îles. Alors, l’arrivée de projets résidentiels de luxe, notamment à Moorea, interpelle forcément les habitants qui peinent à se loger. « Depuis quelques années, on voit les prix de l’immobilier flamber. Même au niveau des terrains aussi. Et donc c’est vrai qu’ici, à Moorea, on voit ça. (…) Tous les changements en très peu de temps… Je parle de l’année dernière déjà, l’immobilier, les constructions. Les gens construisent. Dans un sens, on nous dit que les constructions c’est bon pour la Polynésie. Ils investissent. Mais à quel prix par rapport à nos familles qui sont de classe moyenne… », relève Lucie Pereyre, membre du collectif Paetou.

« Inadéquation entre les revenus des ménages et les prix de l’immobilier » : la politique publique de l’habitat (PPH) 2021 – 2030 l’avait elle-même reconnu dans ses conclusions. En attendant la mise en œuvre de la stratégie Pays, la Fape alerte les autorités sur l’urgence de réguler le marché, assis sur plus de 90% des logements :  « On veut alerter sur le problème de fonds qui est l’accès à la propriété, explique le président Winiki Sage. On voit aujourd’hui les jeunes qui ont des difficultés à le faire. On alerte en même temps sur le fait qu’il y a des grands projets immobiliers qui vont venir amplifier ce phénomène. La population de Moorea notamment toutes les associations, ont fait un collectif qu’on soutient. »

La raréfaction du foncier, l’essor des Airbnb et des résidences secondaires contribuent à la flambée des prix. Si seul 20% des ménages ont accès à un logement décent dans l’agglomération de Papeete, 30% des Polynésiens appartenant à la classe moyenne ne sont pas éligibles aux logements sociaux et sont également exclus du marché libre. « L’objectif de notre fédération, c’est qu’on ai un développement harmonieux. Un développement dans lequel on a tenu compte de tout le monde, de toutes les classes sociales, de la population notamment, qui sont là. C’est ça qui est important. »

Si la Fape ne remet pas en question le développement touristique, elle estime que la croissance économique doit se faire en harmonie avec la nature et avec ses habitants. Il s’agit de permettre aux locaux d’accéder au foncier et au logement à un prix abordable. C’est d’ailleurs tout l’enjeu du développement durable.

Aussi, à partir du 1er janvier 2022, les banques seront plus strictes concernant l’application de la règle du taux d’endettement pour les crédits immobilier :

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