Enseigner et apprendre sur de petits atolls : un retour à l’essentiel

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L'école reprend ce lundi, après une semaine de vacances. Dans les plus petits atolls des Tuamotu, elle se résume parfois à une classe unique, multiniveaux. Patience, dévouement et créativité sont alors de mise pour les enseignants, bien souvent isolés, et dépourvus des moyens modernes dont nous disposons dans l'archipel de la Société.

Publié le 28/02/2021 à 6:54 - Mise à jour le 28/02/2021 à 7:30

L'école reprend ce lundi, après une semaine de vacances. Dans les plus petits atolls des Tuamotu, elle se résume parfois à une classe unique, multiniveaux. Patience, dévouement et créativité sont alors de mise pour les enseignants, bien souvent isolés, et dépourvus des moyens modernes dont nous disposons dans l'archipel de la Société.

Ils s’appellent Alphonse Tekopunui et Teriitahi Raoulx. Ces deux jeunes enseignants ont la charge d’une école entière… qui prend la forme d’une classe unique multiniveaux. Alphonse, à Raraka, et Teriitahi, à Aratika, s’efforcent de donner le meilleur aux élèves de ces petits atolls, qui n’ont même pas toujours l’électricité à disposition…

A Raraka : l’école Pekahi Tama Nui dispose de l’électricité solaire depuis trois semaines…

Du côté de Raraka, terre de 27 km sur 19 au large de Fakarava : Alphonse est le seul enseignant de l’école Pekahi Tama Nui. Il s’agit de l’unique établissement scolaire de cet atoll qui compte un peu moins de 60 habitants. Il effectue un remplacement depuis le début de l’année scolaire. Dans sa classe : 7 élèves, répartis sur 6 niveaux. Certains disent espérer devenir médecins ou pilotes…

« Déjà, être professeur des écoles remplaçant, c’est beaucoup, alors assurer la direction de l’école : c’est autre chose », s’exclame Alphonse Tekopunui. « Ici, on n’a pas d’électricité. L’école dispose d’installations solaires depuis 3 semaines. Nous avons installé des brasseurs d’air parce qu’il fait parfois très chaud! »

« J’ai sept élèves, de la section des grands au CM2 », poursuit l’instituteur de Raraka. « Ici, l’école se fait avec les papiers-crayons et tableau à craie. Je me base vraiment sur les fondamentaux pour faire en sorte que ces Paumotu là puissent continuer leurs études et aller loin. Je suis très fier d’eux! »

A Aratika, Teriitahi souhaite apporter sa pierre à l’édifice en matière d’enseignement

A Aratika à l’école Taura Tamariki, Teriitahi s’occupe de l’unique classe de 24 élèves… ce jeune enseignant a choisi les Tuamotu pour sa première affectation.

« Nous avons souvent parcouru les Tuamotu avec mon père, c’est pour cela que j’ai choisi de débuter ma carrière ici. Je savais que je pourrais pêcher. Je ne connaissais pas Aratika, et c’est une bonne occasion de découvrir cet atoll, et d’aider les enfants et la population. Il y a une seule classe de 24 élèves. J’ai tous les niveaux. On a de l’électricité depuis peu. C’est un vrai plus » confie Teriitahi Raoulx.

« C’est une expérience très formatrice, surtout le fait de gérer plusieurs niveaux simultanément. Mais parfois, le mental… il arrive que l’on soit à la limite de craquer. A ce moment là, il faut se rappeler pourquoi on fait ce métier et qui ça aide vraiment. Je suis heureux d’apporter ma pierre à l’édifice. L’un de mes objectifs est que ces enfants ressortent d’ici avec des savoirs concrets, qu’ils pourront réutiliser qu’ils restent ici ou non. Je veux leur inculquer des choses qui leurs seront utiles pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles ».

Deux bacheliers, l’an dernier, à Aratika

L’école de Aratika propose également des cours via le CNED. L’an dernier, deux lycéens ont obtenu le baccalauréat par ce biais. L’un d’entre eux a même décroché la mention bien!

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