Emélie Walker, première femme gendarme de la Brigade motorisée

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En juillet 2021, la BMO de Faa’a a accueilli pour la première fois une femme dans ses rangs. À 39 ans, Emélie travaille dans une Brigade composée uniquement d’hommes. Ces dernières années, de plus en plus de femmes se tournent vers le pilotage de la moto qui reste exigeant tant physiquement que psychologiquement.

Publié le 27/04/2022 à 14:26 - Mise à jour le 28/04/2022 à 8:59

En juillet 2021, la BMO de Faa’a a accueilli pour la première fois une femme dans ses rangs. À 39 ans, Emélie travaille dans une Brigade composée uniquement d’hommes. Ces dernières années, de plus en plus de femmes se tournent vers le pilotage de la moto qui reste exigeant tant physiquement que psychologiquement.


Au guidon de sa moto, Emélie lutte quotidiennement contre l’insécurité routière. Depuis son retour en Polynésie, elle constate que la qualité des infrastructures et des routes s’est améliorée. Ce qui n’est pas le cas des comportements à risques. « Encore beaucoup de gens ont le téléphone en main », avance-t-elle.

Face aux usagers qui n’ont souvent pas conscience du danger, la mission de la gendarme est double. « On fait attention à soi et aussi aux comportements des autres », et plus particulièrement des deux-roues « qui se pensent seuls sur la route ». Anticipation permanente et regard à 360 degrés sont de mise. « À la fin de la journée, c’est assez fatigant », avoue la gendarme.

Le pilotage de la moto, bien qu’il ne représente que 20 à 25% de l’activité du gendarme, reste très exigeant. Dominique Le Henanf, commandant de la BMO de Faa’a estime qu’Emélie a toutes les qualités du gendarme motocycliste. Il a pleinement confiance en ses compétences de pilote. « Avoir Emélie au sein de la Brigade est une chance et une plus-value pour l’unité », affirme-t-il. Sur le plan pratique, la présence de la gendarme s’avère utile pour, par exemple, fouiller une femme.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Par le passé, le Major Le Henanf a été instructeur moto au centre de Fontainebleau où Emélie s’est formée. « De plus en plus de femmes intègrent cette formation. Il s’agit pour autant d’une formation très physique et rustique », explique-t-il. Chaque année, le centre de formation accueille 3 à 4 femmes dans une promotion de 80 gendarmes. Par an, 15 femmes au total sont formées. Ces faibles chiffres s’expliquent en partie par le poids de l’engin : manœuvrer une moto de 250 kg nécessite d’avoir un profil sportif. Motivée, Emélie s’est entraînée pendant 6 mois avant d’intégrer le centre de formation.

Elle s’est découvert une passion pour la moto « un peu par hasard » pendant les 3 mois de stage. En deux-roues, la gendarme retrouve un goût de liberté : celui qui l’a amené à voyager pendant sa jeunesse. Après des études de médecine à Montpellier, Emelie a bourlingué pendant deux ans entre l’Australie et l’Asie. À son retour en Métropole, elle réussit le concours de la gendarme en 2013 et commence à se former à l’école de gendarmerie de Montluçon en 2014. Deux ans plus tard, elle passe son permis 125 avec l’envie de partir sur les routes pour s’évader. La même année, la BMO d’Yzeure dans l’Allier lance un appel à volontaires. Jeune gendarme, elle se souvient s’être projetée : « Et pourquoi pas ? »

Sur les routes d’Auvergne, la gendarme polynésienne pense à revenir au Fenua, qu’elle avait quitté pour ses études. Elle obtient sa mutation pour la BMO de Faa’a en juillet 2021. Aussitôt arrivée, elle participe à l’escorte routière du Président Macron lors de sa visite en Polynésie.

La sécurité est au cœur de son métier, tant pour les usagers de la route que pour elle-même. Emélie ne part jamais à moto sans son casque, ses gants et sa veste renforcée et équipée d’un airbag. « Pour l’avoir essayé une fois lors d’une chute, l’airbag est vraiment un système révolutionnaire pour notre sécurité. » Comme tout outil de travail, la moto fait l’objet de vérification avant chaque départ sur le terrain.

Sur le bord de la chaussée ou au cœur de la circulation, Emélie et ses collègues masculins sont en vigilance permanente. Sécurité et professionnalisme sont les mots d’ordre du métier de gendarme motocycliste, un métier d’hommes comme de femmes.

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