Elevage de porcs à Taravao : le collectif manifeste

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Publié le 17/07/2018 à 13:20 - Mise à jour le 17/07/2018 à 13:20

Plus de 2000 signatures ont été collectées en une semaine. La voix des riverains de Taravao résonne même un peu plus loin qu’à la Presqu’île. Ces habitants n’en démordent pas. Ils s’opposent au projet d’installation d’une porcherie sur le plateau de Taravao. Ils  ne veulent pas subir les conséquences sanitaires liées à l’élevage intensif.
« Deux rivières se trouvent en contrebas du projet. Et ici il pleut tout le temps. Donc c’est obligatoire que même s’ils retournent le lisier, il va y avoir des infiltrations, des ruissellements dans les rivières et ces rivières se jettent dans le lac de Mitirapa, donc dans le lagon de Mitirapa et ensuite dans la baie de Phaeton. Donc on va avoir ces endroits obligatoirement impactés », estime Martine Landé, porte-parole du collectif. 

> Pas question de subir la pollution

Le projet prévoit l’élevage de 2000 porcs pour répondre aux besoins de la filière, dont la production locale a chuté.  Mais sur le plateau vivent aussi 2000 riverains . Pas question pour eux de subir la pollution olfactive d’une porcherie industrielle. « J’habite juste en face. Il n’a jamais été question d’une porcherie ici et on a découvert ça la semaine dernière. Les pâturages, les vaches ne nous dérangent pas, mais pas les porcs ! À cause des odeurs et pour tout ce qui est environnemental, santé », explique Taraina Amaru une habitante du plateau de Taravao.
« On essaie de rester dans nos droits. (…) Des retombées économiques on en parle, mais nous avons lu le cahier des charges. Nous avons vu 3 emplois pour toutes les nuisances qui vont être générées… ça me permet de dire non, je suis farouchement opposé à ce projet », martèle Sylvain Hapeirei, retraité. 

Face au vent de protestation,  le maire de Taravao souhaite plus de concertation. « Je leur ai fait part du courrier que nous avons cosigné avec le maire de Taiarapu Est qui réclame 5 propositions et parmi ces 5 propositions il y a le rallongement de la durée d’enquête avec un minima d’un mois et le deuxième point qui porte sur l’extension du périmètre à toucher en incluant la commune de Taiarapu Ouest. » 

>>> Lire aussi : Elevage porcin à Taravao : les habitants montent au créneau

Pour le collectif, tout n’est pas bon dans le cochon . Les riverains craignent aussi des conséquences environnementales avec l’épandage de 2500 tonnes de lisier par an. Selon eux,  les sols seront pollués par infiltration les jours de pluie , puis les cours d’eau jusqu’au lagon. Le collectif s’appuie sur l’exemple de la Bretagne pour prévenir le maire.
« Le maire est le patron dans sa commune : c’est lui qui signerait le permis de construire après l’avis des autres (…) S’il signe le permis de construire il va avoir une plainte tous les matins et ça va se terminer exactement comme ça se termine actuellement dans les communes en Bretagne et notamment à Saint-Brieuc où l’État qui n’a pas fait le nécessaire alors qu’il était prévenu par la mairie et les associations pour éviter que le lisier aille jusqu’à la plage. L’État a été condamné à 1.5 million d’euros. Si on amène ça au budget de la commune, même au budget du territoire, c’est quand même une belle somme en francs polynésiens », estime Frederic Plagnard un habitant et architecte à la retraite.

Le collectif veut tenir tête au groupe industriel pour préserver les pâturages du plateau, et éviter toute catastrophe écologique. 
 

​Rédaction web avec Thomas Chabrol

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