Edouard Fritch conseille aux médias d’éviter le « sensationnel »

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Publié le 20/01/2015 à 16:03 - Mise à jour le 20/01/2015 à 16:03

Le discours d’Edouard Fritch 

Mesdames et messieurs les responsables de rédactions,
Mesdames et messieurs les journalistes,
Chers amis.
 
C’est avec plaisir que je vous reçois à la présidence aujourd’hui pour vous souhaiter, en mon nom et au nom du gouvernement, une très bonne et heureuse année 2015.
 
En tant qu’observateurs attentifs de la vie économique, sociale et politique, vous avez remarqué, voire largement commenté, une actualité assez riche en évènements en cette fin d’année 2014.
 
Je souhaite que vous ayez le même entrain en 2015 qui, à mon sens, devrait également vous donner matière à rendre compte à vos lecteurs et à vos auditeurs et téléspectateurs.
 
2015, je l’ai dit lors de la conférence de presse sur les 100 jours du gouvernement, mais je l’ai encore dit devant les partenaires sociaux, verra la concrétisation d’un certain nombre de projets qui sont de nature à relancer l’activité économique du pays, et donc à redonner de l’emploi.
 
Cela reste la priorité du gouvernement et tous les ministres se concentrent sur cet objectif.
 
C’est la priorité également de l’ensemble des Polynésiens qui sont, je le crois sincèrement, plus que déroutés par les errances politiques que nous pouvons constater à nouveau.
 
Je suis parfaitement à l’écoute de ce que disent nos compatriotes et vos médias, notamment par le biais des réseaux sociaux que vous animez. Ils donnent la mesure de la lassitude générale.
Il faut se garder, à mon sens, de donner trop d’ampleur à des agitations politico-médiatiques qui viennent saper la nécessaire confiance que doivent avoir les Polynésiens, les chefs d’entreprises, les investisseurs, dans l’avenir de notre pays.
 
Je ne vous blâme pas de rendre compte de faits objectifs, de rendre compte de la réalité. Je sais bien aussi que cette réalité est parfois exacerbée à l’extrême, comme nous avons pu encore en juger hier  par la décision de la commission permanente de rejeter son ordre du jour.
 
Je reste toutefois persuadé qu’il faut se garder d’un effet loupe.
 
Il faut se garder de l’impact des effets loupes à l’extérieur de nos petites frontières et garder en tête que des informations montées en épingle peuvent avoir des effets négatifs sur notre économie, sur notre tourisme.
 
Je pense là plus particulièrement à l’effet Chikungunya. Je ne vous reproche pas, bien sûr, d’avoir fait vos gros titres sur cette épidémie qui est une réalité qui s’estompe aujourd’hui. Nous avons d’ailleurs toujours donné les informations souhaitées, sans jamais rien chercher à cacher. Mais gardons-nous de toute recherche du sensationnel, les moyens de communication moderne peuvent entraîner des effets disproportionnés par rapport à la réalité effective.
 
****
 
Vous le savez, j’ai toujours été ouvert à vos sollicitations, mais en certaines circonstances, je pense aussi que la parole doit être plus rare pour ne pas entretenir de polémiques inutiles qui n’intéressent pas nos compatriotes.
 
Il reste toutefois évident que je sais aussi répondre à des attaques quand elles concernent l’action du gouvernement ou ma vie personnelle.
 
Le gouvernement travaille, malgré tout. Et c’est ce qui m’importe.
 
Vous le savez, nous allons lancer dès le début de cette année de gros chantiers, et notamment celui de la réforme de la PSG qui est à bout de souffle.
 
J’en ai fixé le calendrier avec les partenaires sociaux et nous devrons faire preuve d’une grande pédagogie et de communication sur ce dossier qui engage l’avenir de tous les Polynésiens.
 
C’est un dossier de fond et je souhaite que vous le preniez comme tel pour ne pas en donner qu’un traitement factuel, voir polémique, car il est évident que la polémique s’invitera dans le débat à un moment donné.
 
Il en va de même pour un autre chantier que nous aurons à traiter et qui concerne la révision du code du travail qui est en discussions entre les partenaires sociaux.
 
Il vous appartient aussi de donner toutes les clés des enjeux de ces réformes sociétales à vos lecteurs et auditeurs qui sont concernés au premier chef. Ne restez pas sur l’écume des choses et faites, vous aussi, œuvre de pédagogie. Sans vouloir vous apprendre votre métier, il me semble que ce ne sera pas sortir de votre rôle.
 
Je crois aussi qu’il vous faudra bien informer le public sur d’autres grands enjeux économiques que sont, notamment, les investissements étrangers, mais aussi la mise en œuvre du plan stratégique de développement économique qui vous a été présenté hier.
 
Dans tous ces domaines, le gouvernement et moi-même souhaitons agir dans la plus grande transparence. Transparence vis-à-vis de vous qui êtes les relais d’opinion, transparence vis-à-vis du public.
 
Nous nous tenons bien sûr à votre disposition pour répondre en temps et en heure à vos interrogations. Mais parfois, c’est vrai, nous ne sommes pas toujours disponibles. Le temps médiatique ne correspond pas nécessairement avec nos agendas respectifs, vous le comprendrez aisément.
 
Aussi, je compte bien sûr sur le service de communication de la présidence, sur son responsable Thibault Marais et sur ses collaborateurs, pour faire preuve de la plus grande ouverture d’esprit et faciliter votre tâche, dans la recherche d’information ou d’interlocuteurs.
 
Vous pouvez compter aussi sur mon conseiller, Jérôme Jannot, que vous connaissez suffisamment bien, pour vous apporter les éléments nécessaires à votre information.
 
Plus globalement, je souhaite que nos relations s’inscrivent dans un climat de confiance et de respect mutuel, de loyauté aussi. Je ne suis pas du genre à intervenir de manière intempestive parce qu’un papier ne va pas forcément dans le sens que j’aurai souhaité.
 
Vous êtes libres, bien évidemment, d’apporter votre éclairage, votre point de vue. Ce qui m’importe, c’est que l’information de base reste, si ce n’est totalement objective – nous n’atteindrons jamais la perfection en la matière -, du moins qu’elle ne soit pas emprunte d’impartialité, où qu’elle vienne servir des intérêts particuliers.
 
Restons, je le répète, dans ce climat de confiance mutuelle qui nous anime tous et qui ne peut que faciliter nos relations au profit de la bonne information de nos concitoyens.
 
Pour conclure mon propos, je voudrai vous communiquer mon optimisme et celui du gouvernement. Nous sommes confiants dans l’avenir du pays et nous devons aller de l’avant.
 
Accompagnez-nous dans cet optimisme, montrez aussi ce qui va bien. Je crois aussi que les Polynésiens ont besoin d’une presse qui ne parle pas que de ce qui ne va pas mais qui sache aussi mettre en valeur tous nos atouts, qui sache mettre en valeur les hommes et les femmes qui continuent de s’investir pour notre Pays.
 
Voilà, je ne souhaitais pas être trop long car vous êtes venus aussi pour partager une rencontre amicale ce midi. J’espère que vous aurez pris mes propos à leur juste valeur.
 
Maintenant je vous invite à partager le buffet qui nous a été préparé. J’ai souhaité que cela soit un instant convivial où chacun pourra partager plus facilement plutôt que d’être tous assis autour d’une table ce qui limite toujours les échanges.
 
Encore une fois, tous mes vœux pour cette nouvelle année, et qu’elle apporte la prospérité à vos organes de presse dont la bonne santé est aussi liée à celle de l’économie générale. »
 
 
 
 
 
                                                                                     

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