Edouard Deluc : « Je n’ai pas du tout fait de Gauguin un héros »

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Publié le 16/10/2017 à 8:34 - Mise à jour le 16/10/2017 à 8:34

Le Film Gauguin raconte le premier voyage à Tahiti de l’artiste, en 1891. Il est l’adaptation du carnet de voyage de Gauguin : Noa Noa. « C’est un livre qui pour moi a des vertus romanesques assez folles. C’est à la fois un journal intime, un récit d’aventure. Il y avait des enjeux politiques très forts. C’était vraiment les mutations à l’oeuvre de la société polynésienne… (…) C’est quand j’ai découvert Noa Noa que j’ai vraiment vu la matière d’un film », explique le réalisateur Edouard Deluc. 

Près de 300 figurants et comédiens locaux ont participé au tournage. Pour Tuhei Adams qui a interprété Tehura, la compagne du peintre, c’était une première, une « très belle expérience » pour la jeune fille de 17 ans. « Vincent Cassel est une personne simple. Il m’a beaucoup aidée. Il a toujours été là. Quand j’étais bloquée dans quelques scènes, il m’a mis à l’aise », raconte Tuhei en plateau de Tahiti Nui Télévision. 
Jouer avec Vincent Cassel a permis à la Polynésienne de se faire remarquer, notamment aux Etats-Unis. « Je compte sur ma petite étoile », espère Tuhei Adams. 

En métropole, le film a reçu un accueil mitigé. Beaucoup on reproché au réalisateur d’avoir occulté le côté obscure de Gauguin. Dans la réalité, la muse du peintre n’avait que 13 ans... « Le film est très noir quand même. C’est une chronique de la défaite. Je n’ai pas du tout fait de Gauguin un héros. Il part comme un artiste en détresse, est rapatrié en France… » se défend Edouard Deluc qui admet que la polémique « pose de bonnes questions à l’endroit où, comment la France est capable de regarder son passé colonial droit dans les yeux. Moi, ce n’était pas du tout mon sujet. » 
« J’ai l’impression qu’on prend le film en otage d’une cause qui n’est pas celle du film ». La volonté du réalisateur Edouard Deluc était de faire un film « sur la création ». « Noa Noa, la base, la matière du film c’est, vu de l’intérieur, les questions d’un artiste sur son travail ». 

Le film a été tourné au fenua, mais il est sorti un mois avant en métropole. « La sortie polynésienne est un peu décalée par rapport à la sortie française, mais moi je tenais absolument à être là pour remercier tout le monde, tous les Polynésiens qui ont donné au film. Il y a quelque chose de très fort qui s’est joué entre nous et les gens qu’on filmait »

Ce mardi soir, deux salles du Liberty seront ouvertes pour l’avant-première au cinéma Liberty. L’équipe accueillera les invités et le public. Une autre avant-première aura lieu sur un motu de Papeari jeudi soir.  » Je tenais vraiment à ce qu’on puisse montrer le film à la Presqu’île, pour tous les habitants qui ont participé au film. » 

Rédaction web 

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