Mardi, des enfants sont rentrés chez eux l’estomac quasi vide. La raison : des charançons retrouvés dans les assiettes à la cantine, ces petits insectes que l’on retrouve parfois dans les paquets de pâtes, de riz ou de céréales. Et les parents d’élèves l’ont appris de la bouche de leurs enfants. Bruce, ne comprend pas ne pas avoir été mis au courant par la direction de l’école : « Le soir, en rentrant du travail, j’ai reçu plusieurs messages d’autres parents d’élèves me demandant si ma petite avait trouvé des vers dans son assiette. J’ai demandé à sa maman qui m’a dit que oui, notre fille en avait trouvé. Cela m’a mis en colère car on n’a pas reçu de message, rien dans le carnet de liaison ! ». Et d’ajouter : « Dès 7 heures 15, on met nos enfants sous la responsabilité de la directrice jusqu’à 15 heures 30 – 16 heures, donc qu’elle ne vienne pas nous dire que c’est passé hors temps scolaire ! Ce qui est inadmissible, c’est que des enfants avaient faim et elle ne s’est pas donnée la peine de se renseigner. Elle n’a donné qu’un petit gouter aux CP ».
Raimere, maman d’un enfant de 7 ans et scolarisé à l’école Tamahana, confie que son enfant a été marqué par cet incident. Il craint aujourd’hui de retrouver « des vers dans ses plats » à la maison. Elle déplore que la direction de l’école n’a pas rassuré les enfants ni informé les parents : « On a su que le lendemain qu’il y avait eu un incident la veille. Il y a certes eu des explications, mais ils auraient pu donner à manger à nos enfants. Il y a quand même une grande surface à côté.(…) Le plus important pour moi, reste l’aspect psychologique, il faudrait un accompagnement pour nos enfants de l’école et de Newrest. Ils devraient venir dans les classes expliquer aux enfants ».
Les parents d’élèves ont co-écrit un courrier qu’ils ont signé afin d’acter leur mécontentement et de garder une trace écrite de ce qu’il s’était passé :
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Newrest, la société en charge des repas, a de son côté transmis un courrier aux parents : « Ils nous ont parlé de leur politique d’hygiène, de comment ça s’est passé, de comment ils travaillent etc. On ne peut pas dire que ça nous a rassuré à 100%. (…) Normalement, à la cuisson, ça remonte » indique Bruce.
Dans son courrier (cf. ci-dessous), Newrest indique avoir « immédiatement retiré les pâtes du service et entamé une enquête afin d’identifier l’origine du problème. (…) Cela ne devait concerner qu’un ou deux paquets car à ce jour, seulement 2 bacs ont été signalés sur l’ensemble des écoles servies. Cette faible présence n’a donc pas été perçue durant l’étape de cuisson ». La société a précisé par la suite qu’elle stockerait désormais les pâtes dans des frigos.
Ce jeudi matin, une rencontre était organisée à l’école Tamahana entre la direction de l’établissement, des responsables Newrest, la tavana de Arue Teura Iriti et des élus communaux dont Frédéric Dafniet. « Ce qui était important, c’est de rencontrer tout le monde pour que tout le monde puisse s’exprimer. Les parents avaient besoin de poser des questions et d’avoir des réponses. (…) Ce qui est arrivé est dommageable et on ne veut plus que ça se reproduise. (…) Newrest reste une grosse société, qui produit énormément, et je trouve qu’une simple lettre d’excuse, c’est un point important, mais pas suffisant. Il faut aussi un discours auprès des enfants pour les rassurer et réparer en proposant un très beau gouter pour les enfants ou un repas un peu spécial » déclare Dafniet.
Contactés par TNTV, ni la direction de l’école ni les responsables de Newrest n’ont souhaité s’exprimer.