Droits des femmes en Polynésie : quels combats reste-t-il à mener ?

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Publié le 08/03/2019 à 9:04 - Mise à jour le 08/03/2019 à 9:04

Malgré cette problématique importante, les internautes ont été peu nombreux à répondre à la question de semaine : « Journée internationale des droits des femmes : selon vous, quels combats reste-t-il à mener en Polynésie ? ».

Prisc Illa souhaite que la sensibilisation continue concernant les traitements infligés aux femmes. Elle demande plus de respect et d’amour. Il faut également, selon elle, valoriser davantage la femme face à son rôle dans le domaine familial. Lau pointe quant à elle du doigt les propos sexistes envers les femmes et souhaite que les femmes soient reconnues comme l’égale de l’homme. Anouita propose d’apprendre aux hommes le respect envers les femmes, tout comme Élisa. Enfin, plusieurs réponses concernent surtout les violences faites aux femmes. Un vrai fléau en Polynésie et l’un des principaux combats à mener au fenua.
 

D’ailleurs, les chiffres le prouvent : en 2018, selon les chiffres du Haut-commissariat, les violences sexuelles ont augmenté, soit 294 cas. C’est 57 de plus qu’en 2017. Le plus fort taux depuis 5 ans.

Selon Te Rama Ora, l’association d’aide aux victimes, 790 cas de violences conjugales ont été recensés en 2018 par le parquet, dont 30% des actes de violences étaient guidés par des réactions impulsives. Ces chiffres comprennent aussi bien les femmes que les hommes, mais c’est surtout une majorité de femmes.

La solution la mieux adaptée serait l’éviction des conjoints du domicile familial. Mais les centres d’accueil manquent cruellement en Polynésie autant pour les auteurs de violences que pour les femmes victimes.

La ministre de de la famille et des solidarités, Isabelle Sachet, invitée de notre journal, n’a pas précisé si oui ou non d’autres centres verraient le jour en 2019. C’est en tout cas, selon elle, en bonne voie : la problématique des violences envers les femmes a été discuté au conseil des ministres.

Concernant les inégalités salariales, la Polynésie n’est pas un si mauvais élève. L’écart salarial global entre les hommes et les femmes en Polynésie est de 9%, contre 25% en métropole et 16% en moyenne dans l’Union européenne.

Au fenua, en 2018, une femme gagnait en moyenne par mois 266 450 Fcfp, tandis qu’un homme percevait 292 765 Fcfp. Mais ces chiffres cachent des disparités importantes entre secteurs économiques comme dans les domaines des finances et de la santé où là, l’écart salarial peut atteindre 30%.

Enfin, selon les derniers chiffres disponibles de l’ISPF, il faut savoir que les Polynésiennes sont plus diplômées que les hommes. En 2012, seules 23,8 % des femmes n’avaient aucun diplôme contre 33% chez les hommes en âge de travailler.
 

Rédaction web avec Sophie Guébel

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