Don d’organes : il est urgent de communiquer

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Publié le 16/06/2015 à 14:08 - Mise à jour le 16/06/2015 à 14:08

Depuis le début de l’année, 15 greffes ont été réalisées dont 3 à partir de donneur vivant. Au total depuis le 8 octobre 2013, le centre hospitalier de Taaone a réalisé 26 greffes rénales.
Au fenua, les prélèvements d’organes sur donneur en mort encéphalique ne sont possibles que depuis 2 ans. Dans ce cas, les médecins se heurtent le plus souvent à des refus. La principale raison évoquée est le manque d’information sur la position du proche en état de mort encéphalique. « On a un pourcentage qui avoisine les 50% de refus. Mais il est vrai que c’est à nous de faire une communication pour mieux expliquer les moyens de prélever. En fait on a deux façons de prélever les patients : on peut prélever des donneurs vivants et des donneurs en état de mort encéphalique. Les donneurs vivants, ce sont des proches. Il n’y a pas grand chose à dire pour communiquer. En revanche, pour les donneurs en état de mort encéphalique, là il faut communiquer, il faut expliquer ce que c’est « , détaille le docteur Ouarda Krid, médecin réanimateur au centre hospitalier de Taaone. 

Le dont d’organes peut sauver des vies. Et les prélèvements sur donneurs en mort encéphalique permettent d’aider plus de personnes comme l’explique la responsable. « Le but de prélèvements sur donneurs en mort encéphalique, c’est bien évidemment de faire deux greffes (…) Chaque personne qui est en mort encéphalique a deux reins. On peut donner un rein pour chaque patient qui attend en dialyse. Donc cela fait deux greffés pour un patient en mort encéphalique. »

Les prélèvements sur donneur en mort encéphalique doivent se faire assez rapidement. Lorsque les proches ne connaissent pas la volonté du défunt, la situation se complique pour les médecins.  « En même temps on doit annoncer à la famille qu’il y a le décès du patient, mais on n’a pas trop le temps de les laisser faire le deuil. Il faut rapidement leur proposer les prélèvements d’organes et leur demander ce que voulait le défunt de son vivant. Il faut aller vite parce que les organes sont encore perfusés pendant quelques heures mais ensuite le coeur s’arrête », explique le docteur Krid. 
Si le défunt a exprimé son souhait d’être donneur, une opération est réalisée. Le corps est ensuite rendu à la famille dans un état normal, comme s’il « n’était pas passé au bloc. »

Connaître les volontés de chacun sur le don d’organes permet de faciliter le travail des médecins mais surtout de sauver des vies. Même si le sujet n’est pas facile à aborder, le docteur Krid rappelle qu’un donneur en mort encéphalique peut par exemple permettre à deux dialysés de reprendre une vie normale. 
 

Redaction web (Interview : Thomas Chabrol)

Ouarda Krid, médecin réanimateur

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