Don d’organes : « Donneur ou pas, l’important est de le dire à ses proches »

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Les associations Un don de vie et Donneurs de sang de Polynésie ont organisé samedi une journée de sensibilisation pour encourager le don d’organes. Carine Domelier, membre de l’association Un don de vie, explique que, "donneur ou pas, l’important est de le dire à ses proches".

Publié le 21/10/2019 à 10:56 - Mise à jour le 21/10/2019 à 15:01

Les associations Un don de vie et Donneurs de sang de Polynésie ont organisé samedi une journée de sensibilisation pour encourager le don d’organes. Carine Domelier, membre de l’association Un don de vie, explique que, "donneur ou pas, l’important est de le dire à ses proches".

Il n’y a pas si longtemps, le don d’organes était quelque chose d’encore très peu connu auprès de la population. Les mentalités ont beaucoup évolué ?
« Oui les mentalités évoluent. On a de plus en plus de personnes qui viennent nous voir, qui posent des questions, qui cherchent à s’informer sur le sujet, donc c’est une réelle avancée pour nous. »

Sur quoi portent en général les interrogations de la population ?
« Ce sont les mêmes questions qui reviennent souvent. Jusqu’à quel âge on peut donner ? Est-ce que moi, qui ai telle ou telle maladie, ou un petit peu de surpoids, je peux donner un organe après mon décès ? Et ce qui est assez étonnant, c’est que les gens viennent pour s’inscrire sur un registre des donneurs. Donc ils ont réellement cette envie de faire partie des donneurs et ils viennent régulièrement pour nous demander de pouvoir s’inscrire, alors qu’il suffit simplement de le dire à ses proches. On n’est pas obligé de se déplacer et de venir s’inscrire. »

Pour le moment on ne parle que de greffe de rein, puisque c’est la seule intervention pratiquée en Polynésie…
« Tout à fait, seule la greffe rénale est réalisable sur le territoire. »

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Y a-t-il des rencontres qui vous ont marquée lors de vos interventions auprès du public ?
« Oui, sur la journée de samedi, j’ai eu un monsieur qui est venu de Mataiea, spécialement pour poser sa question par rapport à lui personnellement ; et un autre monsieur qui est lui venu de Moorea, qui a malheureusement perdu sa femme dernièrement et qui du coup s’est posé la question de savoir quelle est sa volonté à lui, de donner ou pas ses organes après et il venait pour nous faire part de ses réflexions. »

D’autres campagnes de sensibilisation en prévision ?
« La prochaine sera certainement en juin de l’année prochaine. L’association Un don de vie organise son bal annuel en général au mois d’avril. Donc les prochaines campagnes sont celles-là. Mais tout au long de l’année, on peut se renseigner sur le site Internet redonnervie.org ou sur Facebook « Un don de vie », on peut répondre à toutes les questions.
Sur le site on peut commander sa carte de donneur et régulièrement on a des gens des îles qui nous envoient un message pour avoir une carte de donneur dans les îles. »

Ça fait cinq ans que vous tournez auprès de la population. Elle est très réceptive ?
« Très réceptive, je ne dirais pas ça. Il y a encore effectivement des craintes, mais on sent qu’il y a de plus en plus de personnes qui ont eu connaissance, qui savent que maintenant on peut faire le don d’organes sur le territoire, qu’on peut donner ses reins, que la greffe rénale existe… maintenant l’étape d’après est d’exprimer sa volonté à ses proches. »

On compte aujourd’hui près de 150 personnes en attente d’un rein, c’est un chiffre qui augmente chaque année ?
« Oui malheureusement, c’est un chiffre qui augmente. Même si on réalise des greffes, il y a de nouveaux inscrits tous les ans sur la liste d’attente. Il faut savoir qu’on a à peu près 40 à 45 patients qui arrivent en dialyse en plus chaque année. Donc le temps de faire les bilans pour les inscrire sur la liste, effectivement malheureusement ce nombre augmente. »

Comment cela se passe pour une personne qui souhaiterait faire don d’un de ses reins, de son vivant ?
« De leur vivant, c’est quelque chose qui se fait beaucoup. Sur les cinq dernières années, il y a eu plus de 100 personnes qui se sont présentées pour faire don d’un rein à leur famille. Donc effectivement, on peut faire don à un membre de sa famille ou à quelqu’un avec qui on est proche, avec qui on a des liens affectifs stables depuis au moins deux ans. Il suffit d’aller voir le médecin qui s’occupe des reins, le néphrologue, et de voir avec lui pour faire les examens, le bilan de santé nécessaire pour voir si on est suffisamment en bonne santé pour donner, si on est compatible. »

On peut vivre normalement avec seulement un rein ?
« Tout à fait. Un seul rein suffit pour être en bonne santé, vivre bien et c’est pour ça que les gens greffés, on leur greffe un seul rein, parce que c’est suffisant quand on a une bonne hygiène de vie. »

C’est tout un travail en amont pour expliquer la démarche qui sera réalisée auprès des personnes volontaires ?
« Oui, il y a toujours un travail d’information parce qu’il faut qu’ils comprennent que cet acte est beau, mais il n’est pas non plus sans conséquence. Donc il faut quand même qu’on leur explique toutes les étapes, comment ça va se passer, qu’ils aient vraiment toutes les informations pour faire leur don en connaissance de cause. »

Quel serait votre message à l’adresse de la population ?
« Le message le plus important c’est : donneur ou pas, l’important est de le dire à ses proches. D’avoir sa réflexion et de l’exprimer. »

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