Doctofenua : trouver un médecin et prendre rendez-vous en ligne en Polynésie

Publié le

C'est une nouveauté en Polynésie. Le site Internet Doctofenua a été lancé en avril. Sur le modèle de plateformes de métropole, il permet de prendre rendez-vous avec son médecin en quelques clics. Un gain de temps pour le patient mais aussi pour le médecin.

Publié le 29/07/2021 à 13:28 - Mise à jour le 29/07/2021 à 14:27

C'est une nouveauté en Polynésie. Le site Internet Doctofenua a été lancé en avril. Sur le modèle de plateformes de métropole, il permet de prendre rendez-vous avec son médecin en quelques clics. Un gain de temps pour le patient mais aussi pour le médecin.

Clément Le Sourd a grandi en Polynésie. Parti en métropole faire ses études puis travailler, il est revenu il y a peu au fenua avec sa famille. « J’ai grandi ici. Je suis parti travailler en métropole et je suis revenu vivre ici avec femme et enfants. En métropole, on avait l’habitude d’utiliser des plateformes de rendez-vous. Avec les enfants, pour les rendez-vous chez le pédiatre c’était simple. On est arrivés ici et on s’est rendu compte que la prise de rendez-vous était compliquée. On restait longtemps au téléphone, il fallait prendre du temps.« 

Il a alors l’idée de digitaliser la prise de rendez-vous. « J’ai toujours eu envie d’entreprendre. (…) J’ai toujours voulu trouver une idée qui va dans le sens de la population, pour aider tout le monde. »

Clément ne se lance pas immédiatement. La covid-19 fait son apparition au fenua. Le projet est repoussé. « Il y a eu la covid. J’ai regretté de ne pas l’avoir fait de suite (…) avec le fait que les gens restent chez eux. Cela aurait été pratique pour la prise de rendez-vous. Mais cela nous a permis de réfléchir. (…) On a pris le temps de se poser et trouver les bonnes personnes  »

C’est en avril dernier que le site Doctofenua a finalement été mis en ligne. La plateforme, gratuite pour les patients, comporte un espace pour le public et un autre pour les professionnels. Côté patient, Doctofenua fonctionne comme un annuaire. Il est possible de trouver le numéro de son médecin, mais aussi de connaitre ses disponibilités et de prendre rendez-vous directement, en quelques clics. Un rappel est même envoyé par mail la veille, et bientôt, cela sera aussi fait par SMS.

Côté professionnels, le site fonctionne avec un abonnement. Le médecin a accès à un agenda et peut gérer ses rendez-vous. « Il y a une synergie entre les horaires que voit le patient et l’agenda du médecin. Dès que le médecin ou sa secrétaire reçoit un coup de téléphone, elle rentre sur son agenda le rendez-vous et directement il y a un horaire qui est supprimé de la plateforme pour éviter les doubles. »

Le numérique permet aux patients mais aussi aux cabinets médicaux de gagner du temps. Plus de patients qui prennent rendez-vous sur Doctofenua, c’est une ligne téléphonique moins encombrée pour ceux qui n’ont pas accès à Internet.

Et en cette période d’épidémie, c’est également un moyen d’éviter de se rendre sur place pour prendre rendez-vous et encombrer les salles d’attente.

Douze médecins, des généralistes mais aussi des spécialistes, sont déjà enregistrés sur Doctofenua. Le site compte à ce jour plus de 700 utilisateurs.

Clément a fait appel à des prestataires extérieurs pour développer son site Internet, qu’il gère seul aujourd’hui, avec l’aide de sa femme Magali. « On est ensemble. Un projet c’est un peu comme un enfant. »

Le couple démarche les professionnels de santé et les accompagne, ainsi que leurs patients, pour l’utilisation de la plateforme. « On améliore chaque mois des fonctionnalités avec l’aide des secrétaires, des médecins. Ensuite, côté patient, on reçoit aussi des demandes, des questions. J’essaie d’être réactif pour répondre. Par mail, des fois j’appelle directement. J’essaie de prendre le temps pour les accompagner. C’est tout nouveau. On n’a pas forcément l’habitude en Polynésie de ce genre de plateforme. il faut vraiment être à l’écoute de la population pour ne pas qu’ils aient peur d’internet. »

Doctofenua a reçu le soutien de la direction générale de l’Economie numérique. Le projet, qui pourrait encore évoluer, fait également partie des candidats au concours Tech4Islands.

Dernières news