Des touristes « lost in translation »

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Publié le 19/05/2017 à 15:34 - Mise à jour le 19/05/2017 à 15:34

Interrogé ce samedi matin, Eric Dumas, directeur d’ADT expliquait que « Les négociations de vendredi ont duré quatre heures et ce sont avérées extrêmement difficile. » Au bout des quatre heures de discussions à bâtons rompus, seul « un point a été traité sur les treize que compte le préavis. ». A ce jour, selon Eric Dumas, « On est encore très très loin d’un accord. »

Néanmoins, « Sur Tahiti Faa’a, on a réussi à maintenir une activité minimale, aussi bien sur les vols domestiques, qu’internationaux. » Bora bora, Raiatea et Rangiroa, qui sont les trois autres aéroports gérés par ADT, fonctionnent normalement depuis le début de la grève, mais « Tahiti Faa’a, fonctionne de manière dégradée, surtout au niveau du trafic international ».

Mais ce que craint par-dessus tout Eric Dumas, c’est que suite à la reprise du trafic domestique, « On assiste à une arrivée massive des touristes qui ont raté leur correspondance avec les vols internationaux, et qui du coup vont se retrouver ici sans moyens d’hébergement et qu’il va falloir accueillir. »

O Oe To Oe Rima par la voix de son secrétaire général, Atonia Teriinohorai regrette quant à lui, « que l’on va tout mettre sur le dos des syndicats et des pompiers. » Se déclarant « défenseur du tourisme » il explique: « Cela me fait mal au cœur de voir tous ces touristes-là, bloqués sur l’aéroport, (…) mais le ministère du Tourisme et le Pays auraient dû prendre des dispositions avant. »

Certes, gouverner c’est prévoir, mais quoi qu’il en soit, cela ne règle pas le sort des touristes qui se retrouvent bloqués à Tahiti Faa’a, un week-end de surcroît. Quand on connait la vie trépidante de la capitale le week-end, et le hall de l’aéroport, ils ne leur restent que leurs yeux pour pleurer.

Si les Polynésiens des îles en attente d’un vol pour regagner leur domicile peuvent toujours compter sur la famille pour les héberger sur Tahiti, quid des touristes, étrangers de surcroit, « lost in translation » ?

Pour Patricia, touriste américaine, « Mon vol était supposé partir à la mi-journée, mais je ne sais pas pourquoi, sans doute à cause de la grève, il a été avancé. On arrive de Bora Bora, et l’hôtel ne nous a rien dit. On attend. Mon mari va perdre deux jours de travail au minimum ».

Idem pour cette touriste de Hong Kong, « Tous les comptoirs sont fermés pour l’international, et à l’information, on nous parle d’une grève des pompiers. On attend là depuis trois  heures, personne ne nous a prévenus, on n’arrange rien pour nous. Je suis très surprise de cela ».

En étant cynique, l’on pourrait dire qu’après une bonne nuit de sommeil sur un lit picot dans la zone sous douane, tout ceci ne sera qu’un mauvais souvenir vite oublié. Pas si sûr. L’image d’Épinal de Tahiti et de ses îles, risque d’en prendre un sacré coup.
 

Rédaction web avec Laure Philiber

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