Des sacs polluent l’océan au large de Tautira

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Publié le 18/09/2016 à 16:05 - Mise à jour le 18/09/2016 à 16:05

Les associations de protection de l’environnement dénoncent une pollution à Tautira. Des sacs remplis de pierres, installés en bord de plage, se sont éventrés. Le plastique flotte dans l’eau. Les sacs auraient été déposés par Quito Braun-Ortega, qui souhaitait protéger son terrain.

En février, une habitante avait déposé plainte. « J’ai vu ces sacs au mois de décembre (2015, NDLR), pendant les vacances. J’ai essayé d’aller voir monsieur Quito Braun-Ortega. Il n’était pas là. Je me disais que ça n’allait pas tenir, avec la houle. Le remède qu’il a choisi est pire que le mal. Un mois plus tard je le rencontre à la marina pour lui dire que cette solution n’est pas la meilleure. Il me répond qu’il protège sa terre, que personne n’est venu l’aider et donc qu’il ne fera rien. De là j’ai déposé ma plainte (à la direction de l’Environnement, NDLR) et prévenu la mairie que ça n’allait pas », explique Mira  Vehiatua.

 

Mais depuis février, rien ne s’est passé. Les sacs ont été emportés dans l’eau, polluant le site. Et d’autres ont été déposés sur le rivage. « Dans ce lagon il y a des dauphins sédentaires, des baleines qui passent, des tortues…. Ce n’est pas possible (…) En plus aujourd’hui ces sacs, on en a retrouvé dans le lagon, et je vois qu’il a encore remplacé par d’autres sacs », s’exclame Mira. 

Supa Van Cam, président de deux associations de l’environnement a été alerté. Une réunion a eu lieu ce lundi sur le site. « On veut créer une réserve aux Australes et on n’est même pas capables de nettoyer ici à Tautira. Donc je suis venu sensibiliser la population, inviter les pêcheurs à faire quelque chose, et surtout la personne qui a posé ces sacs en plastique », explique Supa. 

Les pêcheurs et leur famille, eux, n’ont pas vraiment l’intention de nettoyer les dégâts laissés par d’autres. « Moi je ne jette pas mes pehu à la mère. Tous les mardis quand je vais chercher ma glace à Tautira, j’emmène mes sacs poubelle. Aller ramasser les pehu, je ne pense pas que ce soit ce qu’il faut faire. On va ramasser et ils vont continuer à jeter. C’est toute une éducation à refaire », estime Ruita Pumuaaitua, femme de pêcheur. 

Quito Braun-Ortega n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. 

Rédaction web (Interviews : Manava Tepa)

Supa Van Cam, président de deux associations de protection de l’environnement

Vehiatua Mira, riveraine qui a porté plainte

Ruita Pumuaaitua, femme de pêcheur.

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