Des enseignants de Tahiti imaginent une application pour aider les élèves à s’auto-évaluer

Publié le

La Polynésie a participé pour la toute première fois au Créathon, un défi pédagogique national. Une équipe d'enseignants du Sacré-Coeur de Taravao a été retenue parmi les 8 lauréats. Zoom sur leur projet : une application qui révolutionne l'évaluation chez les collégiens.

Publié le 14/03/2022 à 11:34 - Mise à jour le 14/03/2022 à 14:13

La Polynésie a participé pour la toute première fois au Créathon, un défi pédagogique national. Une équipe d'enseignants du Sacré-Coeur de Taravao a été retenue parmi les 8 lauréats. Zoom sur leur projet : une application qui révolutionne l'évaluation chez les collégiens.

Imaginer de nouvelles manières d’enseigner, faire émerger des projets pédagogiques… c’est le but du Creathon, défi organisé par le Réseau canopée un établissement en lien avec le ministère de l’Education.

Cette année, les participants étaient invités à s’interroger sur l’évaluation grâce au numérique. Le 2 février, 66 groupes ont planché durant 24 heures sur la thématique. Si en métropole l’épreuve avait lieu en journée, elle s’est déroulée la nuit pour le fenua. « L’équipe est arrivée à 22 heures et a eu tout un tas de rendus à faire pour 22 heures le lendemain. Ils ont découvert la problématique, ont pris connaissance de documents pédagogiques, techniques, et ont essayé de faire coller ces documents pédagogiques et techniques au projet qu’ils avaient en tête », explique Alban Goulley formateur en numérique à l’INSPE qui a accompagné les participants durant l’épreuve.

À l’issue de ce marathon créatif, 8 groupes ont été sélectionnés dont une équipe du fenua, les Bâtisseurs, composée de trois enseignants du collège Sacré-Coeur de Taravao… Tiffany Di Cola, Teiva Haapuea et Laure Bellanger ont imaginé une application mobile, Moi Cap’… « L’élève y aura accès sur son smartphone ou sa tablette et il pourra à partir des cours qu’il aura reçus, se positionner et faire des évaluation ou s’autoévaluer (…) Il y a un côté ludique. On a essayé de faire un système de récompenses. Un élève qui développe des compétences par exemple en espagnol, qui atteint un certain niveau, il pourra accéder à des villes d’Espagne, d’Amérique latine, de façon virtuelle sans avoir à se déplacer », explique Teiva, professeur d’Espagnol et membre des Bâtisseurs. Moi Cap’ intègre un assistant virtuel baptisé Lia qui guide les élèves. Le temps d’écran est également contrôlé.

Selon un rapport de 2017 réalisé par la DGEN, 56% des 11 à 14 ans possèdent un téléphone portable. Créer une application est donc un bon moyen de toucher cette tranche d’âge.

Moi Cap’ s’utilise également hors connexion pour les élèves n’ayant pas d’accès à Internet chez eux par exemple. Les objectifs sont multiples : permettre un accompagnement personnalisé de l’élève, le rendre autonome mais aussi désacraliser le moment de l’évaluation… « Ce n’est pas un moment agréable l’évaluation, pour personne, confie Laure. Du coup on s’est posé la question de savoir comment rendre ce moment un peu plus agréable et le faire redescendre à juste ce qu’il est c’est-à-dire ‘ça je le sais, ça je ne comprends pas…’ Il pourra mesurer ses projets beaucoup plus facilement et pas juste avec une note ou une couleur… Il n’y a pas ‘je rends ma copie dans l’heure parce qu’on me l’a dit’. Non. L’élève fera à son rythme et nous on fera aussi au rythme de l’élève. »

En juin, les enseignants du fenua sont attendus en métropole pour une semaine d’accompagnement qui pourra leur permettre de faire évoluer leur projet. Une semaine qui pourra déboucher sur un accompagnement plus long.

En attendant, faute de financement public, l’équipe est à la recherche de partenaires privés.

Dernières news