Faut-il réutiliser son propre flacon ? Les producteurs de gels et de solutions vont certainement devoir y songer. Pour des raisons de coût notamment. La course aux produits hydroalcooliques ayant fait grimper le cours du flacon. « Les fournisseurs spéculent et vendent au plus offrant, sans qu’on le sache vraiment, car on achète à n’importe quel prix malheureusement actuellement. Le prix des flacons et surtout des pompes ou sprays, quand on en trouve, sont 50 à 100% plus chers » déplore Olivier Touboul, directeur du Laboratoire de Cosmétologie à Papara. Le flacon vide équipé d’une pompe, peut ainsi atteindre 250 à 300 Fcfp l’unité. Des prix qui dépassent souvent ceux de la matière première.
Impossible également de trouver des flacons adéquats sur place. Selon le producteur de Papara, Plastiserd fabrique « peu ou pas de modèle en moins de 500 millilitres ». Mais surtout, le groupe ne dispose pas de pompes ou de sprays pour la distribution des produits. « On se heurte à un approvisionnement de toute façon » résume Olivier. Si les prix commencent tout juste à se réguler, ils n’ont fait qu’augmenter ces deux derniers mois : « Le fret de métropole par avion a doublé, et le fret maritime est en train aussi de connaitre des augmentations… »
Doté d’une capacité de production de 4 à 6 tonnes par jour, le laboratoire a mis au point un système d’éco-recharge pour écouler ses produits malgré la pénurie de flacon. Ces bidons de 30 litres munis d’un robinet visent sans surprise la grande distribution, lieux à haute fréquentation. C’est là que les consommateurs pourront décider de faire le plein à petit prix : 134 Fcfp les 100 millilitres.
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Validé par le laboratoire de microbiologie du Cairap, le système garanti notamment que les produits rechargés sont aseptisés 24 heures plus tard. Seul bémol : la garantie ne concerne que le flaconnage de la marque. Une condition qui peut être contournée, reste à connaître le procédé de nettoyage d’un flacon. « Il faut le laver à l’eau savonneuse, le rincer, le reprendre à l’eau de javel 2 à 3 fois y compris dans la pompe, puis le rincer et le sécher. Mais je conseille de confier le nettoyage à des professionnels, pour avoir les bons gestes, et les bonnes dilutions parce que la javel ce n’est pas bon pour la peau » insiste le directeur.
La démarche ne se veut pas seulement commerciale. Le directeur estime en effet entre 50 et 100 000 le nombre de flacons aujourd’hui dans la nature. Des flacons qui pourraient être réutilisés afin de réduire leur empreinte sur l’environnement et sur le portefeuille.