Des assises pour combattre la violence à la racine

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Publié le 20/11/2016 à 9:15 - Mise à jour le 20/11/2016 à 9:15

S’il est important que les enfants connaissent leur droits, comment peuvent t-il se défendre, contre la violence? Pour Cécile Moreau, les enfants ont plusieurs référents pour pouvoir se confier. « La plupart des enfants sont scolarisés et ils peuvent donc bénéficier de psychologues scolaires et aussi des instituteurs qui sont désormais formés pour recueillir les signalements ou les témoignages des enfants victimes de violences ou de mauvais traitements. »

De nombreuses campagnes de sensibilisations sont effectuées en Polynésie depuis plusieurs années. Notamment avec le Fare Tama Hau, très actif dans le domaine des droits de l’enfant et aussi la brigade de la prévention de la délinquance juvénile les policiers interviennent aussi dans les écoles afin de sensibiliser les enfants à ce problème.

Si les enfants en général sont victimes de violences, certains en sont les auteurs. Les chiffres de la délinquance chez les mineurs augmentent. Les moins de 18 ans représentent un tiers des personnes mises en cause pour atteinte aux bien, 9% des auteurs de violences et 13% des auteurs de violences sexuelles. Que peut on faire ? « Il  y a des actions à mener pour sensibiliser à l’équité dans les relations et  sur le comportement sexuel. » reconnaît la directrice de l’association polyvalente d’actions judiciaires.

L’APAJ, organise à partir de ce lundi, les assises de l’aide au victime et de la prévention de la délinquance. Le but est de réunir la société civile pour une meilleure prévention de la violence. Si la précarité sociale est  un des facteurs qui expliquerait la délinquance, et la violence, mais pas seulement.

« Il y a ce facteur qui joue et aussi des habitudes qui impactent les comportements délinquants ».  Consommation d’alcool, cannabis pour Cécile Moreau font parties de ces habitudes.  » Travailler sur l’alcool, le cannabis me paraît important. Sur les familles aussi et sur la communication au sein de celle-ci. C’est important. »

Les assises sont là aussi pour essayer de donner des pistes grâce aux intervenants, des professionnels venus de métropole et du Canada. « Ils ont une autre vision des choses, qui peut être complémentaire, pour essayer justement d’étoffer l’arsenal d’outils que nous avons pour prévenir et prendre en charge les victimes et les auteurs d’actes délinquants. Ceci afin d’améliorer la situation. »

Quant à savoir si il existe un type de violence, un profil de victimes spécifique à la Polynésie, Cécile Faure ne le pense pas. « On parle beaucoup de la violence intrafamiliale ici, il est vrai que c’est un vrai problème. Nous avons beaucoup de dossiers concernant ce type de violence. »

 Si la forme de violence la plus rencontrée est celle des parents exercée envers l’enfant, on note cependant une tendance où cette violence se ferait aussi envers les anciens. « Il arrive de plus en plus que les adultes se montre violent envers les personnes âgées. Leurs parents ».

Violences conjugales, violence à l’école, dans la rue, intrafamiliale, sexuelles, toutes seront débattues, expliquées et décortiquées lors d’ateliers débats et conférences tout au long de cette semaine.

Les assises de l’aide aux victimes et de la prévention de la délinquance se tiennent du 21 au 25 novembre à l’Intercontinental Beachcomber Tahiti. 
 

Rédaction Web

Le programme des assises de l’aide aux victimes et de la prévention de la délinquance

L’interview de Cécile Moreau, directrice de l’association polyvalente d’actions judiciaires

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