Elles font désormais partie du paysage urbain. Pour renforcer la sécurité dans la capitale, la police municipale de Papeete utilise des caméras de surveillance. Au poste de commandement et d’opérations créé en 2012, les mutoi ont, grâce à elles, une vision globale de la ville. Accidents de circulation, vols, départ de feu, délinquance en tous genres, les caméras enregistrent 24h sur 24h l’activité de la ville.
« Si je prends l’exemple du mercredi après-midi, quand on a malheureusement le problème de l’attroupement des jeunes, on est plusieurs ici et quand il y a une bagarre, on arrive tout de suite çà identifier l’auteur ou les auteurs des faits. Et quand ils prennent la fuite, on les retrouve tout de suite. Certains se changent, mais on les voit se changer, en pensant qu’on n’allait pas les retrouver », témoigne Roger Lamy, le directeur de la Police municipale de Papeete
A Tahiti, seules 5 communes ont pour l’instant fait le choix de la vidéosurveillance. Lors de sa visite à Taiarapu Ouest, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé qu’une enveloppe spéciale avait été débloquée au profit des municipalités, notamment pour assurer la sécurité des J.O.
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« J’ai annoncé depuis plus d’un an que les maires pouvaient, partout sur le territoire national, et, bien sûr, sur cette ile de Tahiti, récupérer de l’argent pour mettre ses cameras des vidéoprotection. On a eu encore aucun dossier de demande. Donc, je le redis, tous les maires de Polynésie peuvent obtenir de l’Etat français beaucoup d’argent pour installer ces caméras », avait-il déclaré.
Message désormais reçu pour le maire de Taiarapu Ouest, Tetuanui Hamblin, qui entend équiper sa commune : « Nous, on n’était pas au courant. On préparera le dossier de demande de subventions pour pouvoir mettre en place ces caméras.
Papeete, qui a franchi le pas il y a plusieurs années, avait ainsi obtenu une aide de l’Etat de 4.6 millions de francs sur les 10 millions de francs environ nécessaire à l’installation du système. Depuis, la mairie finance sur fonds propres le déploiement du réseau. 35 caméras sont déjà opérationnelles et automatisées. Mais bientôt, la ville en comptera 54.
« Il faut des moyens financiers. Il ne s’agit pas simplement d’avoir un budget d’investissement mais aussi, surtout, un budget de fonctionnement. Il faut pouvoir faire tourner la machine, après », souligne Roger Lamy.
Dans la commune voisine de Pirae, ce sont 39 cameras qui ont été installées depuis 2019. Coût de l’opération : 93 millions de francs. Le lourd prix de la sécurité. Pour la première phase d’installation, la municipalité avait obtenu une subvention de 8 millions de francs en provenance du fonds interministériel de prévention de la délinquance.