Dengue 2 : un second cas, des pulvérisations jeudi et vendredi

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Publié le 19/03/2019 à 15:41 - Mise à jour le 19/03/2019 à 15:41

Ce mercredi, la direction de la Santé a annoncé qu’un second cas de dengue 2 a été détecté. Il s’agit du premier cas autochtone détecté cette année, le précédent concernant un Calédonien en séjour à Tahiti. « Un cas autochtone signifie qu’il a été contaminé par un moustique, infecté ici en Polynésie, ce qui veut dire qu’il y a un ou des moustiques qui sont contaminants en Polynésie, et qui peuvent contaminer d’autres personnes », explique Marine Giard, responsable du bureau de veille sanitaire. 

Le nouveau cas a été recensé dans le quartier de Taunoa à Papeete. Impossible pour l’instant de savoir si un lien existe entre le cas recensé à Mahina en février et le nouveau. « Il y avait eu un cas importé de Nouvelle-Calédonie en février 2019. Le timing fait qu’il est possible qu’il y ait un lien épidémiologique entre ce cas importé et le cas autochtone, mais on n’a pas la certitude et on ne pourra jamais le prouver. »

> L’alerte de niveau 2 reste valable

L’alerte de niveau 2 qui devait être levée, ne le sera finalement pas. Le risque d’épidémie est réel : « Bien sûr on risque une épidémie. Pour l’instant il y a un seul cas. On a l’espoir de la contenir en tuant le ou les moustiques contaminés à l’origine de ce nouveau cas. C’est ce qui s’était passé quand il y avait eu deux cas autochtones en juin 2018 à Raiatea. Malgré tout, c’est vrai qu’on est nettement plus à risque là aujourd’hui avec un cas autochtone et donc des moustiques infectants en Polynésie, que quand il s’agissait du premier cas importé. »

Au fenua, la dengue 1 circule depuis longtemps. En revanche, la dengue de type 2 n’a pas circulé depuis longtemps. Seule 18 % de la population serait immunisée. 82% ne l’est donc pas. 
Une grande partie des îles du Pacifique est actuellement touchée par des épidémies de dengue 2. La Nouvelle-Calédonie notamment. Le risque d’introduction de la maladie est donc élevé. 

​> Des pulvérisations prévues

​Le nouveau cas de dengue 2 a été détecté après qu’une patiente a consulté un médecin libéral à Papeete. Il lui a prescrit une prise de sang, effectuée le 14 mars. Les résultats mettant en évidence la dengue 2 ont été mis à jour mardi soir. 

Jeudi la mairie et le centre d’hygiène ainsi que des infirmiers feront du porte-à-porte dans le quartier où habite la malade afin de sensibiliser les riverains. Trois écoles se trouvent dans ce secteur. Il s’agira également de détecter d’éventuels autres cas. 
Vendredi, des pulvérisations sont prévues. Le centre d’hygiène sera vigilant quant à la présence de ruches. Une deuxième vague de pulvérisations aura lieu lundi. 

> Pas de type de dengue plus virulent qu’un autre

30 à 50% des dengues peuvent être asymptomatiques. Il est donc probable que d’autres cas de dengue 2 circulent ici, sans qu’ils aient été diagnostiqués, les personnes ignorant qu’elles sont malades. Aucun des 4 types de dengue n’est plus sévère que l’autre.
Le danger est en revanche de contracter deux dengues consécutives ou à intervalle court, le corps n’ayant plus les défenses immunitaires nécessaires pour se défendre. 
 
Les autorités sanitaires recommandent de consulter un médecin lorsque la fièvre dépasse 38°C. Une personne contaminée peut transmettre le virus au moustique deux jours avant et jusqu’à 10 jours après l’apparition des premiers symptômes. « Les actions de lutte anti-vectorielle menées par les autorités ne suffiront pas à endiguer la possibilité d’une épidémie. Nous avons besoin du concours de chacun », lance Marine Giard. 
L’élimination des gîtes à moustiques doit se poursuivre. La population est également invitée à se protéger grâce à des répulsifs. 

Outre les risques sanitaires, une épidémie de dengue pourrait coûter cher à la Polynésie : les dernières épidémies de zika et de chikungunya ont coûté 1,2 milliard de Fcfp au Pays chacune. 

Rédaction web avec Laure Philiber 

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