Démonstration de l’armée française dans le ciel polynésien

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L’armée a proposé à la presse locale un peu plus de deux heures de vols sur un MRTT A330 Phénix, pour montrer le ravitaillement en vol des Rafale et assister à l’un de leurs exercices.

Publié le 23/06/2021 à 16:47 - Mise à jour le 23/06/2021 à 17:08

L’armée a proposé à la presse locale un peu plus de deux heures de vols sur un MRTT A330 Phénix, pour montrer le ravitaillement en vol des Rafale et assister à l’un de leurs exercices.

Ce ravitaillement des Rafale se déroule à quelques mètres seulement du Phénix, et les deux Rafale, l’un a droite, l’autre à gauche, restent solidaires du tanker pendant deux minutes, le temps de transférer 1,5 tonnes de kérosène entre Huahine et Tahiti.

L’armée de l’Air et de l’Espace a posé trois Rafale, deux MRTT A330 Phénix et deux A400M lundi à Tahiti, démontrant sa capacité à déployer ses avions à l’autre bout du monde en moins de 48 heures.

Les pilotes du MRTT A330 Phénix – Crédit : Mike Leyral / Tahiti Nui Télévision

« On est le seul pays européen à pouvoir faire ce type de projections, à 17 000 kilomètres de nos bases » a déclaré le major Pierrick, opérateur de ravitaillement en vol.

Ces sept avions sont venus de métropole en 39 heures de vol et une escale en Californie. Le record de vol continu par un Rafale a même été battu avec douze heures sans se poser, ce qui a nécessité sept ravitaillements en vol. 

Deux Rafales, juste après leur ravitaillement en vol – Crédit : Mike Leyral / Tahiti Nui Télévision

Ces ravitaillements sont assurés par les MRTT A330 Phénix, qui peuvent chacun transporter 110 tonnes de kérosène. Ils sont à la fois des tankers et des avions de transport. 

Les A400M, eux, permettent de déplacer des hommes, mais surtout du gros matériel.

Trente tonnes de fret ont été acheminées en Polynésie pour cette opération. Il s’agit notamment de matériel de secours et de pneus de rechange.

L’intérieur du MRTT A330 Phénix – Crédit : Mike Leyral / Tahiti Nui Télévision

L’armée a aussi mobilisé 170 hommes : des pilotes, des logisticiens, mais aussi des ingénieurs réseau.

« Le MRTT peut maintenant créer un réseau d’un rayon de 280 km autour de lui via des satellites, ce qui permet de suivre nos avions partout dans le monde et de leur assigner des missions depuis notre centre de commandement de Lyon » a ainsi expliqué l’adjudant Julien, l’un des trois experts en systèmes d’information et de communication venus à Tahiti pour l’opération Heifara.

« Le but premier de cette opération est de montrer à nos amis polynésiens que quoiqu’il se passe, on pourra les protéger » a expliqué le Major Pierrick. « Mais ça prouve aussi qu’on peut intervenir de manière autonome dans la zone indo-pacifique, et qu’on peut épauler nos alliés de cette région au besoin ».

Survol de Tahiti Iti – Crédit : Mike Leyral / Tahiti Nui Télévision

Les États-Unis et la Chine sont les grandes puissances de cette zone, mais la France peut proposer une troisième voie. Elle dispose de 7000 hommes dans le Pacifique.

L’un des points de tension est la surveillance des pêches, les eaux poissonneuses du Pacifique étant convoitées.

Depuis mardi, les aéronefs enchaînent les exercices en Polynésie. « On a éprouvé notre capacité à entrer en premier en cas de conflit et à assurer notre mission de police du ciel, par exemple pour porter assistance à des avions en difficulté ou qui ne répondent pas à nos appels » a déclaré le lieutenant Sarah, officier de communication de l’opération Heifara.

Dimanche, les avions quitteront Tahiti pour Hawaii et la mission Wakea (du nom d’une divinité hawaiienne liée au ciel), un entraînement commun avec les forces aériennes américaines. Les Rafales français voleront ainsi au côté des F22 américains.

Le 6 juillet, le convoi aérien se posera à Langley, près de Washington, pour commémorer la victoire des États-Unis et de la France sur la Grande-Bretagne à la bataille de Yorktown, pendant la guerre d’indépendance américaine.

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