Accompagnés de deux éducateurs, ces six adolescents embarquent pour la première fois sur un catamaran. Rapidement, ils prennent leurs marques dans ce qui sera leur cadre de vie pour une dizaine de jours.
L’occasion également pour l’un d’entre eux, bachelier en maintenance nautique, de s’initier à la vie sur un bateau. « C’est la première fois, confie-t-il. C’est une belle expérience je pense. Ça pourrait être nous servir plus tard, découvrir de nouvelles choses. »
Plus qu’un voyage à travers les îles, ce programme se veut avant tout formateur. Au menu de ces 10 jours, une formation au métier de skipper. Mais surtout, ces jeunes devront apprendre la vie en communauté.
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« Ils vont faire des quarts de nuit à deux, ils vont envoyer les voiles, ils vont voir comment on met l’ancre, détaille Bruce Andrieux, président de Poe Charter Tahiti. Ils vont devoir participer à la préparation de leur repas et du repas pour tout l’équipage, les tâches ménagères aussi, la vaisselle, etc. C’est la solidarité, c’est la communauté, c’est le travail en équipe pour arriver à un objectif commun. »
La protection judiciaire de la jeunesse propose depuis 2018 ces séjours de rupture et de remobilisation. L’objectif : que ces jeunes rompent avec les difficultés rencontrées au quotidien, comme la violence ou encore la consommation de stupéfiants.
« C’est de leur montrer que la Polynésie est belle, poursuit Bruce Andrieux, qu’il y a plein d’endroits qui sont accueillants, qu’on peut faire de belles choses ensemble sur un bateau, en équipe. »
Le retour au quai de Papeete était très attendu. Les visages sont marqués et fatigués. C’est le moment de dresser un bilan de ce séjour en mer.
« On revient fatigués, avec une super expérience de vie qu’on a vécu en groupe, confie Julien Crusson, l’un des deux accompagnateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse. On a pu voir un peu leur capacité à travailler de façon autonome, à respecter les règles, à respecter l’organisation à bord, mais aussi leur capacité à prendre des initiatives : toutes les bases d’une bonne insertion professionnelle. »
« On a fait le tour des Tuamotu, on a été à Tetiaroa, après à Makatea, et le dernier qu’on a fait c’est Tikehau », raconte l’une des adolescentes.
« Au départ quand on est partis, on ne se connaissait pas, maintenant on se connaît bien, c’est comme si je vivais avec une famille, ça m’a fait sortir le meilleur de moi-même », confie à son tour un autre jeune.
Ce voyage aura été l’occasion pour ces deux filles et quatre garçons de tisser des liens forts. Cette expérience pourrait être un nouveau départ pour ces jeunes.