Délinquance : la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie aussi exposées que les DROM en 2021

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Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) vient de publier son bilan "Insécurité et délinquance" pour l’année 2021. Le rapport présente un éclairage spécial consacré à la Polynésie et à la Nouvelle-Calédonie, qui révèle que ces territoires sont "globalement aussi exposés que les départements et régions d’Outre-mer (DROM) aux actes de délinquance".

Publié le 12/07/2022 à 11:20 - Mise à jour le 12/07/2022 à 11:20

Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) vient de publier son bilan "Insécurité et délinquance" pour l’année 2021. Le rapport présente un éclairage spécial consacré à la Polynésie et à la Nouvelle-Calédonie, qui révèle que ces territoires sont "globalement aussi exposés que les départements et régions d’Outre-mer (DROM) aux actes de délinquance".

Plus de victimes de coups et blessures volontaires par habitant ont été enregistrées en 2021 en Polynésie que dans les DROM (respectivement 8,2 pour mille et 7,4‰), note le SSMSI, et plus spécifiquement dans la sphère familiale (respectivement 5,5‰ et 3,5‰). En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, le taux de coups et blessures volontaires par habitant est plus élevé qu’en Polynésie et que dans l’ensemble des DROM, que ce soit à l’intérieur ou en dehors du cadre familial (11‰ dont 6,3‰ dans le cadre familial et 4,7‰ en dehors). Toutefois ce taux enregistre une baisse de 3% du nombre de victimes entre 2020 et 2021 sur le Caillou, dans la foulée de celle du nombre de victimes de coups et blessures volontaires en dehors de la sphère familiale (-12%).

Malgré cela, un fort sentiment d’insécurité persiste en Nouvelle-Calédonie. D’après une enquête réalisée en 2021 par l’Institut de la statistique et des études économiques du territoire (Isee), citée par le SSMSI, « les Calédoniens sont proportionnellement deux fois plus nombreux que les Métropolitains à renoncer à sortir de chez eux et à déclarer se sentir en insécurité que ce soit à leur domicile, dans leur quartier, leur village ou leur tribu ». Leurs principales préoccupations sont la délinquance et les addictions.

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Le nombre de violences sexuelles par habitant en 2021 est presque similaire en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie (respectivement 1,3‰ et 1,5‰) et globalement proche de celui observé dans les DROM (1,5‰). Il a cependant fortement augmenté entre 2020 et 2021 dans les deux collectivités (+31%), mais légèrement moins que dans les DROM (+34% en moyenne). La grande majorité des victimes sont des femmes et des jeunes filles, dont plus de la moitié sont mineures. À noter par ailleurs que pour l’année 2021 les violences sexuelles ont connu une hausse très marquée en Guadeloupe (+52%), à Mayotte (+44%) et en Martinique (+41%) par rapport à l’ensemble du territoire (+33%), d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Pour ce qui est des vols violents, qui regroupent les vols avec arme et les vols violents sans arme, ils ont été « nettement moins fréquents en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie : respectivement 0,3 et 0,6 vols violents ont été enregistrés pour 1000 habitants en 2021, contre 2,1‰ dans les DROM« , note le rapport. Leur nombre est même en diminution en 2021 par rapport à 2020, de 11% et 21% respectivement, alors qu’il est en hausse de 8% dans les DROM.

 En 2021, le nombre de cambriolages de logement par habitant s’est avéré plus important en Nouvelle-Calédonie (4,5‰), qu’en Polynésie (1,2‰) ou que dans l’ensemble des DROM (1,8‰). Le SSMSI souligne que « leur nombre augmente en 2021 par rapport à 2020 de 5%, alors qu’il diminue en Polynésie française (-17%) et dans les DROM (-6%) ». Par ailleurs, le nombre de destructions et de dégradations volontaires a diminué par rapport à 2020 en Nouvelle-Calédonie (-2%), alors qu’il augmente en Polynésie française et sur l’ensemble des DROM (+7%). « Rapportées à la population, les destructions et dégradations volontaires demeurent toujours plus fréquentes en 2021 en Nouvelle-Calédonie (10,7‰), que dans les DROM (6,2‰) ou en Polynésie française (3,3‰) », écrit le service statistique.

Dans le domaine des homicides, le SSMSI précise que le taux par habitant est plus élevé dans les régions ultramarines que dans l’Hexagone. Sur la période 2019-2021, le taux s’élève à 12 homicides pour 100 000 habitants en Guyane, 6 en Martinique, 5 en Guadeloupe et 4 à Mayotte, contre 1 homicide pour 100 000 habitants en moyenne dans toute la France. L’organisme ne donne pas de chiffres pour la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie.

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