Décès d’un militaire tahitien au Mali

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L'Armée de terre a annoncé le décès du brigadier-chef Tanerii Mauri, ainsi que deux de ses frères d'armes : Quentin Pauchet et Dorian Issakhanian. Ils ont été victimes d'une bombe artisanale, dans la zone des "trois frontières", dans le centre du Mali, où la force antiterroriste française Barkhane concentre ses efforts depuis janvier.

Publié le 28/12/2020 à 10:24 - Mise à jour le 28/12/2020 à 16:47

L'Armée de terre a annoncé le décès du brigadier-chef Tanerii Mauri, ainsi que deux de ses frères d'armes : Quentin Pauchet et Dorian Issakhanian. Ils ont été victimes d'une bombe artisanale, dans la zone des "trois frontières", dans le centre du Mali, où la force antiterroriste française Barkhane concentre ses efforts depuis janvier.


Âgé de 28 ans cette année, le jeune homme originaire de Papeete avait rejoint le 1er régiment de chasseurs à Thierville-sur-Meuse en métropole le 4 juin 2013.

Le lundi 28 décembre 2020, au cours d’une mission d’escorte de convoi, le BCH Tanerii MAURI, le 1CL Quentin PAUCHET et…

Publiée par Armée de Terre sur Lundi 28 décembre 2020


Le brigadier-chef avait été envoyé en mission au Mali le 15 novembre 2020 dans le cadre de l’opération « Barkhane » en tant qu’adjoint chef de patrouille.

Le 28 décembre, au cours d’une mission d’escorte entre Hombori et Gossi, dans une zone frontalière du Niger et du Burkina Faso, Tanerii Mauri est décédé lorsque son véhicule blindé léger a été touché par l’explosion d’un engin explosif improvisé. Deux autres soldats français qui l’accompagnaient, les chasseurs de 1ère classe Quentin Pauchet et Dorian Issakhanian, sont également décédés.

TNTV adresse ses sincères condoléances aux familles et aux proches des soldats.

Une zone à haut risque

Ces trois décès portent à 47 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations Serval puis Barkhane. Le bilan s’établit à 48 si on y ajoute un soldat mort au Tchad en 2013 dans le cadre de l’opération Epervier.

Le président Emmanuel Macron a fait part de sa « très grande émotion » et « salué la mémoire » des trois militaires, morts pour la France dans l’accomplissement de leur mission ». Il a aussi rappelé la « détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme », notamment dans cette région où sévit l’État islamique au Grand Sahel (EIGS), décrété ennemi numéro un lors du sommet de Pau (sud-ouest de la France) en janvier 2020.

Ces derniers mois, l’armée française -qui a déployé 5 100 hommes au Sahel- et celles des pays africains du G5 Sahel ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des « trois frontières ».

Le chef d’état-major des Armées françaises, le général François Lecointre, s’était d’ailleurs rendu à Hombari ainsi qu’au Niger les 10 et 11 décembre. Il avait alors salué les « nombreux succès tactiques » et « l’amélioration de la situation sécuritaire dans la zone ».

Le général Lecointre, tout comme la ministre des Armées Florence Parly, se sont inclinés devant la mémoire des trois soldats et ont présenté leurs condoléances à « leurs familles, leurs proches et leurs frères d’armes ». « Ils sont morts dans l’accomplissement de leur devoir, alors qu’ils étaient engagés dans une zone où des groupes terroristes attaquent les populations civiles et menacent la stabilité régionale, tout comme notre propre sécurité », a relevé Florence Parly.

Les trois soldats n’ont pu être ranimés malgré « l’intervention immédiate de l’équipe médicale présente dans le convoi et les soins prodigués », a déploré l’état-major des armées dans un communiqué. « Des moyens d’observation et de protection aérienne ainsi qu’une force rapide de réaction au sol ont aussitôt été déployés afin de garantir la protection des éléments », a-t-il ajouté.

Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel ont revendiqué la « neutralisation » de plusieurs dizaines de jihadistes ces dernières semaines.

Face à ces succès, la France envisage désormais un retour à ses effectifs d’avant le sommet de Pau -ils avaient alors été augmentés de 600 soldats. 

Une telle réduction est toutefois jugée risquée par le commandant de la force conjointe du G5 Sahel, le général nigérien Oumarou Namata Gazama. « Ce serait prématuré d’envisager cela (une réduction de Barkhane) et hasardeux pour le G5 Sahel », a-t-il dit début décembre.

La force Barkhane vise aussi des cadres de haut niveau d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), une organisation concurrente de l’EIGS active dans le nord du Mali.  Elle a ainsi neutralisé le chef historique d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin et un de ses chefs militaires en novembre.

Face à la persistance des violences jihadistes, doublées de conflits intercommunautaires, les autorités de transition au Mali n’excluent pas d’engager des négociations avec des groupes armés, tout comme auparavant le président Ibrahim Boubacar Keïta, emporté par un putsch en août.

La France, qui affiche une position plus intransigeante, a admis ne pas s’opposer à des négociations entre les États sahéliens et certains éléments jihadistes, à l’exception fondamentale des directions d’Al-Qaïda et du groupe État islamique.

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