De la difficulté à se reconstruire après un accident de la route

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Publié le 02/06/2018 à 8:08 - Mise à jour le 02/06/2018 à 8:08

Derrière les froides statistiques des accidents de la route, il y a des hommes et des femmes dont la vie a soudainement basculé. S’ils ont eu la chance d’échapper à la mort, ils en ressortent souvent brisés. Parce qu’ils se sont montrés imprudents, mais parfois aussi parce qu’ils se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.

Le 6 avril, Chantal a été percutée par un véhicule sur un passage piéton. Résultat : une fracture du col du fémur, une intervention chirurgicale et de longs mois de rééducation à Te Tiare. Un chemin semé d’embuches. « C’est long et très douloureux (…) à l’heure actuelle, moi qui suis quelqu’un de très actif, je suis très vite fatiguée. »

Teriimana a connu le même drame. Il a été renversé par une voiture dont le conducteur était selon lui au téléphone. Un accident qui aurait pu lui coûter la vie. « Je suis passé à 1.50m au dessus de la voiture pour retomber 3m plus loin. Le médecin a dit à ma femme quand j’étais en réanimation, que j’étais entre la vie et la mort. » Après deux mois au Chpf de taaone, direction Te Tiare où il a se trouve depuis six mois. Et malgré les heures de rééducation, il devrait garder des séquelles. « D’après le chirurgien, je ne serais plus comme avant. Je ne pourrais plus marcher droit. Je boiterais… »

Mais les douleurs physiques s’accompagnent aussi souvent d’un choc psychologique comme l’explique cette jeune femme victime d’un accident de scooter avec son conjoint. « J’ai parlé avec la psychologue. J’étais traumatisée et maintenant cela va mieux avec son aide. Mais j’ai toujours peur d’être sur la route, d’avoir encore un accident et de prendre mon deux roues. »

Et lorsque qu’un homme ou une femme se retrouve grièvement blessé, c’est toute une famille qui est touchée. Avec de multiples conséquences.  Ce dont témoigne Agnès Lametrie,assistante sociale Te Tiare. « C’est une catastrophe parce que du jour au lendemain, dans un couple avec des enfants, il manque un des deux éléments du couple. Généralement c’est aussi une personne qui générait des revenus. donc le couple se retrouve avec un budget déséquilibré. De plus, il est extrêmement difficile pour une personne seule d’élever des enfants, continuer à travailler, et tout cela sans se plaindre car c’est la personne hospitalisée qui est en situation d’handicap. »

Une amère expérience que vit aujourd’hui Teriimana. « Les six mois que je passe ici, il n’y a personne pour aider ma famille (…) » Quant aux projets d’avenir, là aussi, tout est chamboulé. « J’étais en bonne santé, je faisais des travaux, on comptait rentrer aux Tuamotu ou je devais construire ma maison. Et manque de bol, avec mon accident, c’est la fin des projets. Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici et combien de temps je vais rester handicapé. »
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas

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