Cyberfenua : et si la Polynésie subissait une attaque informatique de grande ampleur ?

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Publié le 23/09/2018 à 7:57 - Mise à jour le 23/09/2018 à 7:57

Pour Vincent Balouet, expert en cybersécurité, et l’un des organisateurs de l’exercice Cyberfenua 2018, l’intérêt est « de créer de meilleurs réflexes le moment venu, car les cyberattaques se déroulent en général très vite. Ensuite, réunir l’ensemble des acteurs concernés permet également de travailler la coopération et le travail d’équipe entre entreprises, facteur également déterminant. La Polynésie est le seul territoire en France qui pratique ce type d’exercice. » 

> Urgence météo et attaque informatique

Le scénario ? De fortes intempéries vont mobiliser les secours à Tahiti puis des hackers profiteront de la situation : les particuliers et petites entreprises vont subir une attaque informatique. Un PC de crise sera mis en place, composé de représentants du Pays, de professionnels du tourisme et des transports, des infrastructures et de l’énergie, les administrations,  des télécoms, des assureurs, des banques, des commerçants et les médias. 

Mêler situation d’urgence météo et attaque informatique… un scénario qui a été réfléchi : « l’histoire montre que c’est déjà arrivé, explique Vincent Balouet. En janvier 2017, le précédent exercice CyberFenua a été organisé les 19 et 20 Janvier. Le lendemain, la Polynésie était frappée par des pluies torrentielles et des dégâts très importants. Lors du passage à l’an 2000 en métropole qui a mobilisé 40 000 informaticiens, nous avons essuyé simultanément les tempêtes Lothar et Martin qui ont ravagé les réseaux électriques (30% des lignes haute tension à terre). Il ne faut pas jouer avec la chance…. »

> Travailler avec Paris

Au deuxième jour de l’exercice, des PME seront complètement paralysées par l’attaque. Les grandes entreprises seront touchées et devront faire appel à leur siège en métropole pour les aider. Dans la soirée, le centre opérationnel de Paris prendra le relais des opérations pour la nuit. 

Travailler avec Paris est une des nouveautés de l’exercice Cyberfenua : « Nous avons souhaité tester la coopération entre deux salles de crise situées à 16000 km et 12 heures de décalage horaire, car si une cyberattaque très sérieuse devait survenir, c’est comme cela que nous devrions nous organiser pour résoudre les problèmes. »
Autre nouveauté : le media center :  « en charge de la diffusion ultrarapide des recommandations à l’attention des particuliers et des PME qui sont par nature moins armées. L’idée est de réagir très vite dans l’application des correctifs partout en Polynésie, en particulier dans les archipels. Nous essayons de n’oublier personne. »

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> Un exercice en accéléré

C’est le troisième jour que la situation deviendra vraiment critique. L’attaque aura pris une ampleur mondiale. Des experts informatiques proposeront des solutions qui seront déployées rapidement.  

L’exercice ne durera que trois jours mais simulera une longue attaque. Il sera joué en temps accéléré. 

Mais une attaque de cette ampleur est-elle réellement possible en Polynésie ? Pour l’expert, la réponse est oui,  « comme partout. Il n’y a pas de zone épargnée. L’isolement de la Polynésie peut rendre la manœuvre de protection de l’informatique encore plus difficile, raison de plus de se préparer. »

M.D-M Rédaction web 

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