Covid lourd : « en réanimation, j’ai redouté de partir et de faire souffrir ma famille »!

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Edwin - il s'agit d'un nom d'emprunt - contracte, il y a deux semaines et demie, la covid. Très rapidement son état de santé décline. Eveillé durant son hospitalisation, il raconte son passage dans le couloir de la mort. Aujourd'hui, il tente de se reconstruire dans un centre de rééducation.

Publié le 01/09/2021 à 14:10 - Mise à jour le 01/09/2021 à 15:19

Edwin - il s'agit d'un nom d'emprunt - contracte, il y a deux semaines et demie, la covid. Très rapidement son état de santé décline. Eveillé durant son hospitalisation, il raconte son passage dans le couloir de la mort. Aujourd'hui, il tente de se reconstruire dans un centre de rééducation.

Edwin* (*nom d’emprunt) est un quinquagénaire plutôt en bonne santé. En surpoids, certes, mais cela ne lui a jamais causé de troubles apparents. Mi-août, il commence à manquer d’air. Ses enfants prennent la décision de l’emmener aux urgences.

« En arrivant aux urgences : on m’emmène en réanimation. C’est là que le covid lourd commence. Je suis toujours conscient et je vois les patients arriver. Beaucoup sont perfusés, on leur met de l’oxygène… Les appareillages se mettent en route avec les bruits », raconte Edwin*.

« Quand je sors de là pour monter au troisième étage, je vois autre chose. Les médecins appelent les familles pour venir voir les malades, qui ne sont pas bien. Et les familles encouragent et soutiennent leurs proches. Elles leur disent : « papa, je t’aime, il faut te battre pour t’en sortir »! Ces mots, ça te touche! A travers tout cela, tu te dis : si j’étais vacciné, je ne serais pas là! Et peut-être que d’autres auraient pu être sauvés aussi! »

Une séance de rééducation au centre Te Tiare. Ce patient va devoir en suivre plusieurs avant de retrouver son autonomie – Crédit photo Mike Leyral

Marqué, il ajoute : « C’est douloureux pour les familles. Certaines hurlent lorsqu’elles perdent leurs proches. On entend les familles pleurer. C’est très dur. C’est là que tu te dis que nous ne sommes presque rien! »

Un personnel médical persévérant et rigoureux

« Les soignants n’ont de cesse d’être à notre chevet. Ils n’économisent pas leurs efforts. Je peux dire que ce sont nos anges gardiens », s’exclame Edwin*. « Malgré la fatigue, le stress, ils sont là pour nous, et prennent soin même si nous ne nous sommes pas fait vacciner. Ce sont véritablement nos anges gardiens. Prévenants, bienveillants, constamment! Ils prennent toujours toutes les précautions requises. C’est un travail lourd. Certains sont là du matin jusqu’au soir, et le lendemain matin, ils sont toujours là. Et bien qu’ils soient fatigués : ils gardent le sourire », relate-t-il, ému.

Pour tenir le coup, ce patient utilise sa foi : « A ce moment là, ma seule arme c’est la prière. Alors j’ai prié! Par rapport à la famille : on se dit qu’on a été égoïste. Que si on s’était vacciné : on ne serait pas là. Personne n’était prêt, à la maison. On se dit qu’on va partir et qu’on va laisser de la souffrance à la famille »!

Des réticences par rapport au vaccin attisées par les réseaux sociaux

Edwin n’est pas vacciné contre la covid. « J’avais beaucoup de doutes par rapport aux réseaux sociaux. Ils parlent de ce qu’ils ne connaissent pas! Ils disent que si on se fait vacciner, on peut partir; alors on se dit à quoi bon le faire? Mais aujourd’hui : je pense qu’il faut se faire vacciner. Si on a un moyen de pouvoir se protéger et d’avoir des anticorps : il faut l’utiliser. Il faut arrêter de polémiquer. Pour ceux qui n’ont pas vécu ce que j’ai vécu : ils peuvent parler… mais le jour où vous serez à ma place : vous verrez ce que c’est! Jusqu’à présent, je ne suis pas encore sorti. Je suis en rééducation à Te Tiare et ne respire pas bien depuis deux semaines et demie. Cependant, je suis en bonne voie de guérison ».

En surpoids, Edwin * et sa famille vont entamer un rééquilibrage. « J’ai entamé un travail pour avoir une meilleure hygiène de vie. C’est plus qu’une épreuve. Je n’aurais jamais pensé être comme cela un jour! J’étais bien portant! Aujourd’hui, je me sens vulnérable et fragile. On a l’impression que l’on peut partir d’un coup »!

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