Covid-19 : quand le poids de l’épidémie pèse sur le moral de la population

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Les chiffres de la santé publique dévoilent, jour après jour, une triste réalité difficile à supporter au fil du temps : le virus a mis à mal le bien-être et son sentiment de liberté, en faisant ressortir les angoisses. Comment réagir face à l’incertitude ? Quelles sont les répercussions psychologiques dans cette ambiance anxiogène ?

Publié le 12/09/2021 à 15:14 - Mise à jour le 13/09/2021 à 9:35

Les chiffres de la santé publique dévoilent, jour après jour, une triste réalité difficile à supporter au fil du temps : le virus a mis à mal le bien-être et son sentiment de liberté, en faisant ressortir les angoisses. Comment réagir face à l’incertitude ? Quelles sont les répercussions psychologiques dans cette ambiance anxiogène ?

Comme un nuage menaçant, l’épidémie de Covid stagne au-dessus de la Polynésie… Face à l’incertitude de sa disparition ou pas, elle exacerbe nos émotions. Sophie Brilland est psychologue clinicienne. Elle explique ce système de défense du comportement humain : les individus sont confrontés à une situation qu’ils ne maîtrisent pas. « Les mécanismes de défense vont être aussi multiples que les individus, et donc, il peut y avoir de la colère, de l’agressivité, du re-questionnement, du repli, de la tristesse… Ça va vraiment dépendre de chaque individu » indique-t-elle.

Depuis bientôt deux ans, des confinements ont été instaurés. Dans notre quotidien, cette mesure restrictive a eu l’effet d’un bouleversement de nos habitudes de vie en société. L’expérience était collective lors du premier confinement général en 2020, mais la situation actuelle est différente. Le confinement allégé désoriente et créé cette fois des désaccords, ce qui peut peser un peu plus encore sur le psychisme d’une partie de la population : « Il y a des gens qui travaillent et d’autres non. Du coup, comment dans un foyer, on gère cette différence ? Et la différence, l’être humain, il sait faire un effort pour apprendre à la gérer, mais naturellement, il n’est pas nécessairement simple pour lui d’accepter les inégalités ou ce qu’on peut considérer comme des inégalités ou des injustices ».

(Infographie TNTV)

Autre facteur : le port du masque. Bien qu’il soit devenu un réflexe pour des mesures d’hygiène, cette nouvelle norme divise. Les enfants d’aujourd’hui sont élevés et éduqués par des adultes qui n’ont pas connu, à leur âge, le masque. Comme une barrière de plus face à nous, le masque cache notre identité, nos mimiques, nos expressions, essentielles pour l’apprentissage et le lien dans le développement de l’enfant. « Il y a des observations qui se font au niveau sociologique et psychologique, qui nous permettent d’essayer de voir ce que ça peut donner, mais on est encore dedans et donc du coup on n’a pas suffisamment de recul pour pouvoir maitriser l’ensemble de l’impact psychologique en terme de développement ou en terme émotionnel que ça va générer » précise Sophie Brilland.

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(Infographie TNTV)

Les restrictions de déplacements et l’interdiction de certaines activités sont ressenties comme un enfermement. Pour soulever le couvercle et lâcher prise, il est possible de se changer les idées. Peut-être est-il le moment de croire au progrès, tant collectif que personnel, dans des activités simples comme se plonger dans un livre que l’on avait pas encore lu…

Selon la psychologue, il est bon d’écouter ses envies dans la mesure du raisonnable par rapport au contexte actuel, afin de nous donner de l’élan et une nouvelle dynamique : « C’est quand on se concentre sur nos limites qu’on a l’impression qu’on est limité. Mais à partir du moment où, en fait, on a conscience de ce qui va être limitant et qu’on s’accorde la possibilité de créer quelque chose à l’intérieur, finalement, on a beaucoup moins le sentiment d’emprisonnement ou d’interdiction qu’on a au quotidien ».

(Infographie TNTV)

Face au virus et à ses conséquences tragiques, l’être humain sait également faire preuve de résilience et des actions de solidarité le prouvent.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le moral a besoin de soutien et de tolérance pour atténuer cette ambiance anxiogène, car chaque individu ne réagit pas de la même manière.

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