Covid-19 : l’immunité naturelle protègerait moins que le vaccin

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Nouvelles hospitalisations en baisse, décès en baisse, nombre de patients sous oxygène en baisse... La Polynésie semble s'orienter doucement vers une sortie de crise. Le point sur la situation sanitaire au fenua.

Publié le 29/09/2021 à 17:38 - Mise à jour le 01/10/2021 à 14:04

Nouvelles hospitalisations en baisse, décès en baisse, nombre de patients sous oxygène en baisse... La Polynésie semble s'orienter doucement vers une sortie de crise. Le point sur la situation sanitaire au fenua.

Néanmoins, le besoin en soins de suite en structure et à domicile reste important. La semaine dernière, le nombre de personnes en cours de prise en charge en unités de soins de suite et de réadaptation (SSR) a continué à augmenter. À ce jour, 53 personnes sont hospitalisées pour covid long au CHPF et dans les hôpitaux périphériques, en cliniques ou au centre Te Tiare. Trente-cinq sont prises en charge en hospitalisation de jours au centre Ora ora.

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« Derrière les cas aigus de covid (…) une certaine partie des patients vont présenter (…) des souffrances pulmonaires, voire neurologiques… C’est ce qu’on appelle le covid long, explique le docteur Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à la direction de la Santé. Ces prises en charge continuent à augmenter. (…) Il y a de gros besoins en post-covid »

61,6% des plus de 12 ans vaccinés

Du côté du vaccin, 88.2% des 60 ans et plus sont vaccinés selon les derniers chiffres. Mais la couverture vaccinale est moins importante chez les plus jeunes et surtout, chez certaines personnes à risque selon le dernier bulletin épidémiologique. Les personnes qui ont reçu au moins 1 dose (Comirnaty® ou Janssen®) représentent 55,3% de la population totale, 67,2% des plus de 12 ans, et 92,6% des plus de 60 ans. Un schéma vaccinal complet a été reçu chez 50,7% de la population totale, 61,6% des plus de 12 ans.

Dans les archipels, les plus fortes couvertures vaccinales (vaccination complète, plus de 12 ans) sont relevées aux Marquises et aux Iles du Vent, et les plus faibles aux Tuamotu-Gambier et au Iles Sous Le Vent.

Comme ailleurs dans le monde, une troisième dose pourrait bientôt être recommandée en Polynésie. Les autorités expliquent s’adapter aux découvertes scientifiques sur la covid.

Et l’immunité naturelle ?

La production d’anticorps lors de l’infection est fonction de son intensité : elle est importante en cas d’infection sévère, faible ou même nulle en cas d’infection asymptomatique. Des études relèvent une baisse plus rapide des taux d’anticorps contre la covid-19 après infection (immunité naturelle) qu’après vaccination. Mais, dans tous les cas, une mémoire immunitaire se développe précise la direction de la Santé dans son bulletin épidémiologique. Elle est fortement activée par les vaccins à ARN, ce qui permet d’espérer une protection durable contre une réinfection, même par un variant.

« L’immunité naturelle, c’est ce qui est conféré lorsqu’on est en contact avec un microbe. Votre corps va produire un certain nombre d’anticorps. C’est ce qu’on appelle l’immunité naturelle. Immédiatement après une infection elle est suffisante. Néanmoins, les études montrent qu’elle varie en fonction du degré d’infestation (…) Si le taux d’anticorps que vous avez eu baisse rapidement, vous allez arriver à un moment où vous serez moins protégé (…) La réaction qui se produit après une infection est suffisamment importante », explique le ministre de la Santé.

« La bonne formule : immunité naturelle et le vaccin« 

Dr Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste de la direction de la Santé

On ne peut donc pas établir une immunité collective, « une protection collective sur une hypothèse d’immunité naturelle. Les personnes contaminées il y a 6 mois, 1 an et qui n’ont pas été vaccinées ne peuvent pas prétendre à protéger la société dans laquelle ils vivent. (…) On ne connait pas le taux d’anticorps protecteurs et la dynamique, c’est-à-dire est-ce qu’au bout de 3 mois, ou 6 mois, ils sont encore protégés. »

Et les tests sérologiques ? Un test sérologique permet de voir si vous êtes porteurs d’anticorps. Mais pas la charge et donc à quel point vous êtes protégé. Contrairement au vaccin. « Les tests sérologiques qu’on réalise ne permettent pas de déterminer le niveau d’immunité (…) La bonne formule : immunité naturelle et le vaccin à la fois en terme de qualité et dans le temps », estime l’épidémiologiste Henri-Pierre Mallet.

Le rôle de l’obésité dans les cas graves

Le rôle de l’obésité (IMC > 30 kg/m2) dans les formes graves de covid-19 se confirme, souligne le dernier bulletin épidémiologique. Le risque relatif de décès dans la majorité des études est proche de 2 en cas d’IMC > 30 kg/m2, ce risque augmentant avec le niveau d’IMC.

L’association entre l’obésité et les formes graves de Covid-19 apparaîtrait plus élevée chez les sujets les plus jeunes.

Les chiffres dans le monde

« On ne sait pas si le virus pourra disparaitre à un moment (…) Il ne faut pas avoir de faux espoirs » a déclaré Jacques Raynal. Seule option donc : s’adapter.

Attention, une erreur s’est glissée dans le bulletin épidémiologique. Il est indiqué 6,5 décès pour 100 habitants. Il s’agit de la létalité sur le nombre de cas confirmés Covid seulement. Le taux de mortalité par Covid rapporté à de population de Polynésie française est de 1,7 pour 1 000 habitants.

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