Covid-19 : Les effets psychologiques du confinement

Publié le

Si la pandémie a des répercussions sanitaires et économiques, elle aura aussi à terme des conséquences d’ordre psychologique pour la population confinée. L’angoisse et l’anxiété ont déjà gagné beaucoup d’entre nous ! Alors comment vaincre ses effets et mieux vivre cette période ? Catherine Barthes, psychologue, répond à nos questions :

Publié le 31/03/2020 à 13:09 - Mise à jour le 31/03/2020 à 13:54

Si la pandémie a des répercussions sanitaires et économiques, elle aura aussi à terme des conséquences d’ordre psychologique pour la population confinée. L’angoisse et l’anxiété ont déjà gagné beaucoup d’entre nous ! Alors comment vaincre ses effets et mieux vivre cette période ? Catherine Barthes, psychologue, répond à nos questions :

Le confinement peut-il provoquer des effets psychologiques négatifs ?
« Les effets psychologiques du confinement, bien sûr qu’il va y en avoir parce qu’on est confrontés à une situation complètement inédite de privation de liberté. Liberté d’aller et venir. Une sorte de rupture de lien social. Donc forcément, ça va demander à chacun de s’adapter. Et s’adapter, ça va forcément avoir des répercussions sur le fonctionnement psychique de chacun. »

Quel est le risque pour les familles nombreuses ?
« Le risque c’est qu’en étant confiné et en étant en proximité tout le temps, la promiscuité des uns, des autres, ça, ça peut changer des comportements. C’est-à-dire que ça peut engendrer des conflits, ça peut développer de l’agressivité, ça peut exacerber des pulsions violentes, sexuelles aussi qui vont faire que ça va changer les comportements. »

Les enfants peuvent-ils aussi développer une détresse psychique ?
« Les enfants, c’est comme les autres : ils n’ont plus de lien social en dehors de leurs parents. Donc ils vont se retrouver tout le temps confronté à leurs parents. Et ça, ça peut les rendre agressifs, hyperactifs, intolérants aux frustrations etc. Donc il faut qu’ils aient des espaces et de jeux, et d’activités éducatives, et de partage avec les parents mais aussi des moments où ils peuvent se retrouver tout seuls dans leur chambre quand ils en ont une. »

Quels conseils pour limiter les troubles psychologiques ?
« Je crois qu’il est important que chacun arrive à se faire un découpage du temps dans la journée pour se repérer parce que toutes les habitudes sont chamboulées et face à l’angoisse, se raccrocher à des choses un peu routinières, ça sécurise et ça fait du bien. »

L’après-confinement aura-t-il des répercussions sur la population ?
« Quand on pourra sortir, on ne saura pas si finalement, c’est complètement terminé, s’il n’y a plus de maladie, ou s’il y a encore des gens malades, pas malade. Du coup ça peut rendre suspicieux. En même temps il y aura le plaisir aussi de retrouver une certaine forme de liberté. En espérant qu’on retrouve une liberté totale.
Ce qu’on est en train de vivre est un traumatisme. Et donc, ça risque d’avoir des effets post traumatiques. »

Dernières news