Covid-19 : les cabinets dentaires s’organisent pour leur réouverture

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Les chirurgiens-dentistes ont progressivement repris leur activité depuis mercredi dernier, jour de l'allègement du confinement. Précaution oblige, le Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes a émis des recommandations sanitaires afin que les professionnels du secteur exercent en toute sécurité.

Publié le 05/05/2020 à 15:44 - Mise à jour le 05/05/2020 à 16:48

Les chirurgiens-dentistes ont progressivement repris leur activité depuis mercredi dernier, jour de l'allègement du confinement. Précaution oblige, le Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes a émis des recommandations sanitaires afin que les professionnels du secteur exercent en toute sécurité.

Pendant le confinement, la majorité des soins dentaires étaient ceux d’urgence traités par téléphone ou en cabinet. « 80% des actes qu’on faisait d’habitude, on ne les faisait pas tels que les détartrages etc. » précise Anne-Laure Levaudi, chirurgien-dentiste. « On a eu à près 400 urgences, traitements par semaine en libéral » ajoute Denis Meslin, président du Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes de Polynésie française.

« Notre profession fait partie des plus exposées car on travaille dans la bouche des patients »

docteur Denis Meslin

Avec l’allègement du confinement en vigueur depuis le 29 avril, les cabinets dentaires ont rouvert. « En moyenne, les confrères ont repris avec satisfaction mais avec prudence quand même. Ils reçoivent à peu près 8 patients par jour » nous dit Denis Meslin, qui précise que Jacques Raynal, ministre de la santé, leur a débloqué 1 000 masques FFP2 afin qu’ils puissent s’équiper pour la reprise des soins dentaires. « J’ai pu les répartir entre les différents praticiens. (…) Sans ça, on n’aurait pas pu retravailler. Et les confrères et consœurs ont fait aussi preuve de beaucoup d’imagination pour se faire fabriquer des surblouses car on n’en avait pas sur le territoire, on ne pouvait pas en acheter. Donc certains ont fait appel à des couturières. Ils se sont tous débrouillés pour reprendre une activité avec beaucoup de sérieux et toujours avec le souci de sécurité des patients ».

Dès qu’un patient arrive, il doit désormais tout d’abord se désinfecter les mains et garder son masque jusqu’à ce qu’il s’installe sur le fauteuil pour le début des soins dentaires. Les médecins portent eux masque FFP2, lunettes, visière, gants, blouse et surblouse, charlotte…

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Autre changement : le nombre de patients admis chaque jour est divisé par deux et les rendez-vous sont espacés entre la sortie d’un patient et l’entrée d’un autre afin qu’ils ne se croisent pas au sein du cabinet et que la désinfection puisse se faire. « Au lieu de prendre les patients toutes les 30 minutes, on les prend toutes les heures pour qu’on ait le temps à chaque fois de bien nettoyer entre les patients, et surtout d’aérer la pièce pour que les microbes puissent sortir, renouveler l’air… Mais également afin de faire le maximum d’actes au niveau du patient. Par exemple, s’il vient pour 2 ou 3 choses, il faut qu’on puisse faire ça en un rendez-vous plutôt que de le faire revenir à chaque fois. On essaie de condenser les actes pour ne pas que les patients reviennent plusieurs fois » explique Anne-Laure Levaudi, chirurgien-dentiste. Les séances durent minimum une heure et peuvent aller jusqu’à deux heures.

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Pour éviter une éventuelle contamination, tout est systématiquement et scrupuleusement nettoyé : les poignées des portes, le TPE, les claviers, le sol, les tuyaux… Et si ces nouvelles mesures ont un coût financier avec l’achat supplémentaire de blouses faites par des couturières par exemple ou encore les visières, elles sont surtout fatigantes : « Je trouve qu’avec ces masques-là, on a du mal à respirer, avec la visière également… Il faut qu’on oriente les clims vers le plafond, donc du coup même si elles sont à fond, il fait quand même chaud. Au lieu d’avoir des petites séances, on a de grandes séances et il faut rester concentré? Et c’est vrai qu’on est quand même des acharnés du nettoyage et on devient parano afin de ne pas transmettre quoique ce soit au patient. C’est lourd et cela à un coût car on utilise beaucoup plus de produits désinfectants, on prend plus de temps… et physiquement, ce n’est pas facile » précise la docteur.

« Le surcoût d’un cabinet sera évalué à environ plus de 100 000 Fcfp en équipements supplémentaires par rapport à la période précédente » indique le président du Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes de Polynésie.

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