Covid-19 : la cellule de crise État-Pays

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Depuis jeudi 12 mars, un PC de crise a été établi au Haut-commissariat. Il permet de coordonner les moyens de l'État, du Pays, ainsi que des communes, pour faire face au coronavirus Covid-19.

Publié le 21/03/2020 à 17:08 - Mise à jour le 24/03/2020 à 18:53

Depuis jeudi 12 mars, un PC de crise a été établi au Haut-commissariat. Il permet de coordonner les moyens de l'État, du Pays, ainsi que des communes, pour faire face au coronavirus Covid-19.

C’est ici que sont prises les grandes décisions concernant la lutte contre le coronavirus. Le poste de commandement de crise du Haut-commissariat rassemble les forces vives des services. Il est activé depuis le passage en stade 3 de l’épidémie. Toute une chaîne d’actions est prête à être déclenchée.

« Le PC de crise a été activé depuis jeudi dans cette configuration, mais est déjà en œuvre depuis plus d’un mois, puisque nous nous sommes préparés à cette crise. À partir du moment où le premier cas a été confirmé au fenua, le Haut-commissaire a déclenché le plan Orsec, et il a pris la main sur la gestion de la crise, mais tout se fait avec le Pays. Nous sommes sur une crise sanitaire, c’est donc de la compétence du Pays » explique Stéphane Clerc, directeur adjoint de la protection civile 

« Il y a eu plein de mesures de préparation des équipes, de constitution des stocks, de suivi épidémiologique, et d’organisation à mettre en place pour faire face à cette montée de la crise. Donc au niveau de l’ensemble du Haut-commissariat, l’organisation a complètement été revue pour faire face à cette situation de crise. Le PC permet d’organiser et de coordonner l’ensemble des actions, par rapport aux objectifs que déterminent les autorités. Par exemple, aujourd’hui, on avait un objectif de confinement. Dans cet objectif, la cellule « ordre public » a été chargée de faire respecter le confinement à la population. Tout remonte ici au niveau du PC. On a les zones de tension et on peut faire intervenir les acteurs. Nous fonctionnons 7/7 jours, de 8 à 18 heures , et comme on veut essayer de protéger l’ensemble des équipes, l’organisation du travail est constituée en ‘bordées’ :  2 jours de travail en équipe pour 50% des effectifs, et on tourne avec l’autre moitié. Ce matin, on cherchait à donner un espace de logement adéquat aux personnes sans domicile fixe. L’État a mis en place 100 lits picots à destination de ces personnes » poursuit Stéphane Clerc.

« On sert d’interlocuteurs aux communes et aux îles, mais nous sommes toujours en relation avec le Pays. C’est une guerre, comme l’a dit le chef de l’État. Or, cette guerre, nous ne pouvons la gagner que si nous mettons l’ensemble des forces à son service. L’ensemble des forces de l’État, du Pays et des communes sont arc-boutées pour faire face à cette crise » précise-t-il encore.

Présent également, le colonel Christian Hellec, médecin référent de la direction de la sécurité civile, qui rappelle les gestes de base : « La première action de prévention, pour ce virus, c’est de se laver les mains. On n’a pas besoin de gel hydro-alcoolique. L’eau et le savon, notamment le savon de Marseille, suffisent. Il faut bien-sûr bien les utiliser. Le virus ne résistera pas. Il faut l’utiliser autant de fois que possible. Je sors de la maison ou j’y rentre, j’ai mis la main sur la poignée de porte : je me lave les mains. Le virus, il suffit d’éternuer ou de tousser : on l’a sur les mains. On touche une poignée de porte, on transmet le virus au prochain qui la touche. C’est de cette manière que ça va se transmettre. Si avec ma main infectée, je touche mon visage : je peux me contaminer »

« Le téléphone est un nid à bactéries. On le désinfecte régulièrement avec une solution nettoyante. On ne mange pas avec le téléphone à la main : c’est un comportement à risque. On peut faire passer des contaminants qui sont sur le téléphone, dans sa bouche » précise-t-il.

« 85% des gens qui vont être infectés par le covid-19 vont faire une maladie bénigne. Ils auront de la fièvre et vont tousser. Si on respecte les mesures barrière, associés à une bonne hygiène, cela peut permettre de contenir cette épidémie. On sait qu’un certain nombre d’entre-nous attrapera le virus. Si tout le monde est malade en même temps, les services de secours seront saturés et ils ne pourront pas répondre à la demande générale. Respecter les préconisations, c’est donner la chance d’utiliser notre système de santé de manière non saturée, et donner à nos concitoyens la possibilité d’avoir les meilleurs soins au meilleur moment » conclut enfin le colonel.

À compter du lundi 23 mars, le PC de crise réquisitionne les locaux de Tahiti Nui Aménagement et Développement à titre provisoire.

Opérationnelle 7 jours sur 7, la cellule rassemble une vingtaine d’agents des services clé du gouvernement. Santé, gestion, finance, logistique, informatique et communication : il s’agit de rassembler toutes ces compétences en un guichet unique avec l’appui de Sean Casey, expert de l’OMS venu apporter l’expérience des autres pays.

(Crédit photo : Présidence de la Polynésie française)

Basé à Fidji, Sean Casey a notamment coordonné la réponse de l’OMS dans la région Pacifique avant de venir lui-même en Polynésie. Appuyé par toute une équipe de l’organisation mondiale de la santé, il accompagne la coordination, la gestion des cas, la prévention et le contrôle. Son objectif ? Organiser la réponse le plus vite possible, et espérer couper la route au coronavirus.

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