Covid-19 : 6 mois après, où en est-on ?

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Si le Covid-19 a surpris le monde entier, les chercheurs tentent tant bien que mal depuis plusieurs mois de le connaitre pour s’adapter au mieux à la situation. Le virus est-il aujourd'hui plus virulent ? L’immunité est-elle acquise ? Où en est la recherche pour le vaccin ? Éléments de réponses avec le docteur Van Mai Cao-Lormeau, directrice de la recherche à l’institut Louis Malardé (ILM).

Publié le 27/08/2020 à 10:45 - Mise à jour le 27/08/2020 à 10:52

Si le Covid-19 a surpris le monde entier, les chercheurs tentent tant bien que mal depuis plusieurs mois de le connaitre pour s’adapter au mieux à la situation. Le virus est-il aujourd'hui plus virulent ? L’immunité est-elle acquise ? Où en est la recherche pour le vaccin ? Éléments de réponses avec le docteur Van Mai Cao-Lormeau, directrice de la recherche à l’institut Louis Malardé (ILM).


TNTV : Aujourd’hui, quel regard avez-vous sur le virus six mois après son apparition au fenua ?
Docteur Van Mai Cao-Lormeau, directrice de la recherche à l’ILM : « La situation de la Polynésie française est un contexte qui est quand même aujourd’hui très différent du reste du monde. La première raison, c’est qu’on a pas connu de vraie épidémie. Donc aujourd’hui, on est dans une situation et dans un contexte où le risque d’épidémie est bien plus élevé qu’ailleurs dans le monde puisque eux ont déjà vécu une première vague épidémique. Par contre, la différence, c’est qu’aujourd’hui, on peut bénéficier quelque part de l’expérience et de l’avancée des recherches, de la science et de la médecine au cours de ces quelques mois d’épidémie qui ont eu lieu ailleurs. »

Sait-on aujourd’hui si le virus est plus ou moins virulent ?
« On dépiste aujourd’hui beaucoup plus de gens qui n’auraient pas nécessairement été dépistés au cours du premier semestre, ce qui fait que finalement, la proportion de formes sévères par rapport au volume de gens testés et donc de cas confirmés est très différente. Donc il va falloir un peu de temps et il va justement falloir du travail de modélisation pour pouvoir effacer ce biais qui est lié au fait qu’on dépiste finalement plus vraiment les mêmes personnes pour déterminer si le virus est véritablement moins virulent. »

Il y a deux jours, on a appris que trois personnes avaient été recontaminées par le coronavirus : deux en Europe et une à Hong Kong. Cela veut-il dire que finalement, nous ne sommes pas immunisés ?
« Le principe de réponse immunitaire à une infection va être variable d’un individu à l’autre. Et il se trouve que pour le coronavirus, il y a eu un certain nombre de descriptions de cas pour lesquels les anticorps n’étaient pas forcément détectés après l’infection, alors que l’infection avait été confirmée. Il n’est pas surprenant que l’on puisse se trouver dans ces situations, même si elles ne sont certainement pas le schéma général. La biologie n’écarte par les exceptions. Et il y a encore effectivement beaucoup de choses à apprendre sur la réponse immunitaire par l’infection par le SARS-CoV-2. »

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Est-ce que vous avez l’impression qu’on en fait trop aujourd’hui, qu’il y a trop de psychose autour du coronavirus ?
« La population a une très grosse attente de la recherche, des scientifiques… dans le fait de réussir à trouver des réponses à des questions, avec cette difficulté d’accepter quelque part qu’il y a des choses qu’on ne sait pas et qu’il faut admettre quand on ne les sait pas. Je pense qu’il ne faut ni paniquer, d’abord parce qu’encore une fois, la Polynésie française bénéficie quand même de l’expérience des autres pays, ni être trop confiant non plus, c’est-à-dire que cette volonté à vouloir communiquer sur le fait que peut-être le virus est moins virulent, que finalement aujourd’hui peut-être c’est moins grave… je pense que ça peut être dangereux parce que cela risque de dé-responsabiliser un peu la population qui va se dire ‘bon finalement c’est moins grave aujourd’hui que ça ne l’était avant’. »

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