Coronavirus : les sages-femmes inquiètes

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Les sages-femmes font partie des personnes en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Chaque jour au contact du public, elles s’adaptent au mieux pour se protéger du virus. Inquiètes pour leur famille lorsqu’elles rentrent du travail, elles vivent aussi avec la crainte de contaminer une future maman. Nous avons suivi une sage-femme dans son quotidien.

Publié le 01/04/2020 à 17:13 - Mise à jour le 01/04/2020 à 17:28

Les sages-femmes font partie des personnes en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Chaque jour au contact du public, elles s’adaptent au mieux pour se protéger du virus. Inquiètes pour leur famille lorsqu’elles rentrent du travail, elles vivent aussi avec la crainte de contaminer une future maman. Nous avons suivi une sage-femme dans son quotidien.

Le respect des gestes de protection contre le virus est devenu une habitude pour Carole Charles, présidente du syndicat des sages-femmes de Polynésie française. Avant de consulter chaque patiente, elle désinfecte les lieux où sera posé le matériel, et passe ensuite au lavage des mains : « C’est compliqué, cela nous prend beaucoup plus de temps. Mais bon, on s’organise, on va y arriver. On va s’en sortir de cette situation ! ».

Comme la quarantaine de sages-femmes que compte la Polynésie, Carole est en première ligne dans cette épidémie. La crainte de contaminer sa famille ne la quitte plus, ainsi que celle d’exposer ses patientes au virus. Désormais les consultations sont donc limitées : « En ce moment, on a énormément baissé notre activité. On ne fait vraiment plus que les visites qu’on ne peut pas éviter. C’est-à-dire qu’on ne fait plus tout ce qui était un peu du ‘confort’, un peu comme les consultations de grossesse une fois par mois à l’hôpital comme c’est conseillé de le faire durant toute la grossesse. Mais depuis qu’il y a le coronavirus, on est limité à 3 consultations » explique-t-elle.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Inquiétude des sages-femmes mais aussi des futures mamans qui craignent pour leur bébé. « Cela fait peur. (…) Je préfère rester confinée chez moi que de bouger. On ne sait pas si le bébé peut être contaminé aussi » confie Anicia Teinauri, une femme enceinte.

La consultation finie, Carole poursuit son activité dans son cabinet. Pour limiter les risques, elle demande désormais aux futures mamans qui en ont la possibilité de se déplacer. 

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les sages-femmes ont été dotées de masques de protection la semaine dernière, mais elles s’inquiètent de ne pas être assez protégées dans le cas où elles devraient faire face à une patiente atteinte du Covid-19. « Le cas ne s’est pas encore produit. Mais avec la plupart de mes collègues, c’est vrai qu’on est un peu inquiètes par rapport à l’équipement qu’il faudrait avoir, comme une sur-blouse par exemple qu’on pourrait jeter à chaque fois. (…) Il y a des recommandations en métropole par rapport à ça : une charlotte, des gants, une blouse, un masque. On n’a pas tout ça » admet Carole Charles.

Aussi, depuis le début de l’arrivée du coronavirus au fenua, les séances de préparation à la naissance ou encore de rééducation après l’accouchement ont été suspendues, mais des cours par visioconférence sont envisagés.

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