Confinement : la détresse des professionnels de l’esthétique et de la coiffure

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Ils ne veulent plus être simples spectateurs et refusent de subir les restrictions : les coiffeurs et esthéticiennes du fenua montent eux aussi au créneau et sollicitent une rencontre avec les autorités du Pays et de l’État. Selon le président du syndicat des professionnels de l'esthétique et de la coiffure, plus de 200 emplois seraient menacés.

Publié le 02/09/2021 à 16:34 - Mise à jour le 03/09/2021 à 11:42

Ils ne veulent plus être simples spectateurs et refusent de subir les restrictions : les coiffeurs et esthéticiennes du fenua montent eux aussi au créneau et sollicitent une rencontre avec les autorités du Pays et de l’État. Selon le président du syndicat des professionnels de l'esthétique et de la coiffure, plus de 200 emplois seraient menacés.

Ils font partie de ces métiers qui appliquent déjà au quotidien un protocole d’hygiène strict. Pourtant, les professionnels de l’esthétique et de la coiffure ne sont pas inscrits dans la liste des activités essentielles. Une inégalité de traitement et des restrictions incohérentes que dénonce Léo Marais, président du syndicat des professionnels de l’esthétique et de la coiffure : « il y a un paradoxe aujourd’hui : on autorise les coiffeurs à aller à domicile et donc à véhiculer et à recevoir le virus. Par contre, à l’inverse, dans des endroits beaucoup plus sains, plus adaptés, on ne peut pas. Il faut qu’on m’explique ».

Un désarroi que partage Anne-Elodie Salza, professionnelle de l’esthétique. Pour elle, son activité est essentielle : « c’est pas faute d’avoir mes clientes qui m’appellent, qui me disent « tu es sûre qu’on ne peut pas, parce qu’on est en cure ? », parce que je fais de l’esthétique spécifique avec de la haute technologie qui nécessite des protocoles bien spécifiques où il ne faut pas louper de séance. Donc j’ai dû les stopper. Heureusement, j’étais sur certaines fins de cures, donc je n’ai pas commencé de nouvelles cures, sauf qu’on m’appelle parce que c’est pour certaines pathologies, et on ne peut pas déplacer nos appareils. Il y a énormément d’hygiène, de respect mais on ne peut pas ouvrir ! On est essentiel à notre clientèle ».

Le secteur d’activité se retrouve donc la tête sous l’eau malgré les aides du Pays et de l’État. Le prolongement du confinement jusqu’au 20 septembre, annoncé ce jeudi par le haut-commissaire, creuse un peu plus le fossé.

« Sur le plan personnel, je suis juste en train de me dire « voilà, il me reste 150 000 Fcfp, je fais quoi ? », se demande Murielle Lallemand, gérante d’un salon de coiffure. « Le loyer ici, il est à 90 000 Fcfp. Du coup, j’ai dû payer mes loyers, je paye mes charges, je paye mes deux crédits, mes employés, mes fournitures, c’est assez compliqué. Quand on me dit « on va te donner 100 000 Fcfp », je me dis « c’est bien ». J’ai eu sur le confinement de l’année dernière 1 600 euros (environ 192 000 Fcfp) en six semaines ».

Léo Marais lance un appel à l’aide. Plusieurs centaines d’emplois sont menacés. « On ne pourra pas rester les bras croisés parce que là, ce sont des salariés, il faut pas l’oublier : il y a à peu près une centaine de salons de coiffures, à peu près la même chose en esthétique, donc 200 activités sur le territoire. Imaginez multiplié par le nombre de salariés qui travaillent dans ces entreprise. On va à la catastrophe si les conditions ne sont pas réunies pour qu’on puisse rouvrir notre activité et exercer dans les bonnes conditions ».

Dans l’attente d’une réponse favorable à leur demande d’entretien auprès du représentant de l’État, les professionnels de l’esthétique et de la coiffure sont prêts à s’unir avec d’auteurs secteurs d’activités.

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