Comment le réseau Internet supporte-t-il le confinement ?

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Le trafic Internet a augmenté depuis l'annonce du confinement le 21 mars dernier. Pour éviter une saturation du câble Honotua et du réseau local, Onati applique plusieurs mesures, dont certaines qui pourront avoir un impact chez l'utilisateur.

Publié le 06/04/2020 à 17:02 - Mise à jour le 06/04/2020 à 17:03

Le trafic Internet a augmenté depuis l'annonce du confinement le 21 mars dernier. Pour éviter une saturation du câble Honotua et du réseau local, Onati applique plusieurs mesures, dont certaines qui pourront avoir un impact chez l'utilisateur.

« A 3-4 mois près, on avait un réseau bien dimensionné pour pouvoir absorber cette augmentation de trafic, lance Yannick Teriierooiterai, le président d’Onati. Et là, on aurait été serein. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, puisque cette période de confinement arrive avant les travaux d’extension prévus à mi-année. »

Depuis le premier jour de confinement, le 21 mars dernier, les services d’Onati, qui gèrent notre réseau Internet, ont noté une augmentation du trafic de l’ordre de 6 à 9%. Si le trafic international s’est stabilisé avec une augmentation moyenne de 1% sur 15 jours, le trafic local a quant à lui bondi jusqu’à 12% en moyenne sur la semaine dernière, avec des pointes de trafic allant jusqu’à 20%.

Pour palier cette augmentation subite du trafic, et en attendant le doublement de la capacité du câble Honotua et du réseau local prévu d’ici juillet-août, Onati a « mis en place un système de cache qui permet de stocker sur des serveurs locaux les contenus vidéo qui sont les plus utilisés par notre population, explique son président. Ça permet de réduire l’utilisation du câble Honotua. »

Sur le réseau local, les équipes techniques travaillent également chaque jour à rediriger le trafic. C’est-à-dire que « contrairement à l’international où nous n’avons qu’un seul câble, en local nous avons un réseau maillé d’équipements et de liaisons, poursuit Yannick Teriierooiterai. Donc lorsqu’ils s’aperçoivent qu’une zone est saturée, ils interviennent sur site pour rerouter le trafic, pour transférer le trafic vers une autre liaison ou d’autres équipements qui sont moins sollicités. Ça permet d’équilibrer le trafic sur l’ensemble du réseau local. »

Si le réseau arrive à saturation, les contenus vidéo de type Netflix, Google ou Facebook seront dépriorisés. (crédit photo : Andrés Rodriguez / Pixabay)

Un réseau qui connecte 60 000 foyers polynésiens à Internet, tout opérateur confondu. « Et au cas où le trafic continue d’augmenter jusqu’à saturation de nos réseaux, nous avons prévu sur le câble Honotua de mettre en place une procédure de priorisation des flux, indique le président d’Onati. C’est-à-dire qu’on va prioriser les flux qui vont utiliser le câble Honotua en dépriorisant tous les contenus vidéo de type Netflix, Google ou Facebook. On peut également intervenir auprès de ces fournisseurs de contenus pour qu’ils réduisent, comme ils l’ont fait en Europe, le débit et la résolution de leurs contenus, ce qui va permettre de désengorger l’utilisation du lien Honotua. »

Pour les utilisateurs, cela veut dire que la priorité sera par exemple donnée aux emails et autres données légères. Et les images des vidéos seront moins nettes, voire complètement floues. Mais si cela permet d’éviter d’être totalement coupés du monde, c’est une moindre peine. Car si dans l’absolu, le câble Honotua peut physiquement absorber une capacité supplémentaire, dans les faits, « cela nécessite des équipements supplémentaires et une connectivité Internet supplémentaire pour pouvoir augmenter le flux de trafic sur le câble », plaide Yannick Teriierooiterai.

« Avant le confinement, on avait prévu de doubler la capacité du câble Honotua et de sécuriser ce câble par le câble Manatua fin juin. Nous restons en relation avec les fournisseurs internationaux pour qu’ils puissent soit accélérer cette mise en œuvre, ou soit à minima respecter leurs engagements. »

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