Ciguatéra : des taux «préoccupants» aux Marquises et aux Tuamotu

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Publié le 02/04/2018 à 14:54 - Mise à jour le 15/06/2019 à 3:22

333 cas de ciguatéra ont été recensés en Polynésie française en 2017 selon le rapport annuel publié par le bureau de veille sanitaire.
Depuis 10 ans, l’Institut Louis Malardé (ILM), le bureau de veille sanitaire et la direction de la santé recueillent les données envoyées par les structures et les professionnels de santé en Polynésie dans le cadre du réseau de surveillance épidémiologique des intoxications par biotoxines marines.

En 2016, selon ce même rapport, 478 cas avaient été enregistrés. Pour les services du Pays, cette diminution « s’explique en partie par une baisse de fréquentation des structures médicales par les personnes intoxiquées, qui préfèrent s’en remettre aux remèdes traditionnels et consultant de moins en moins pour le simple motif de ciguatéra. »

Certaines îles ont montré des taux d’incidence « préoccupants », selon les standards de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur les 10 îles concernées, quatre se trouvent dans l’archipel des Marquises et six dans celui des Tuamotu. Aucune donnée n’est disponible pour les Gambier.

Le rapport indique que cette augmentation aux Marquises s’explique par deux épisodes d’intoxication collective. Dans les deux cas, une dizaine de personnes était impliquée après avoir consommé des poissons pêchés dans la baie de Hatiheu et au sud de Tahuata.
D’après les cas d’intoxication rapportés en 2017, les poissons-perroquets, les lutjans, les loches et les mérous sont les familles le plus concernés.

« Cependant, ces données peuvent varier d’un archipel à l’autre, voire d’une île à l’autre. »

Les chercheurs de L’ILM ont découvert que les trocas et certains oursins pouvaient accumuler des toxines de la ciguatéra dans leurs tissus. Les personnes contaminées par les trocas ont eu des symptômes qui pouvaient durer jusqu’à 20 mois après l’intoxication.

La ciguatéra, qu’est-ce que c’est ?

Une intoxication alimentaire non bactérienne liée à la consommation de produits de la mer, contaminés par des toxines produites par une microalgue.

Troubles gastro-intestinaux (diarrhée/vomissements) associés parfois à des troubles cardiovasculaires se déclarent 48 heures après l’ingestion. Les troubles neurologiques surviennent en général dans un second temps, sous forme de perturbations neuro-sensitives, démangeaisons sans signes cutanés, allodynie au froid, accompagnées d’une intense fatigue. L’intoxication n’entraine pas de réactions allergiques et survient en l’absence de fièvre.

Le développement d’une hypersensibilité doit conforter le diagnostic de ciguatéra. 

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